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AMÉNAGEMENT - Parce qu'ils ne voulaient pas dormir séparément, Iñaki leur a construit 3 cabanes dans la chambre principale.

Imaginez : vous venez de faire l'acquisition d'une maison, plus grande que la précédente, dans laquelle vos enfants auront (presque) chacun leur chambre. Le rêve ! Pourtant, la fratrie n'a pas l'intention de se séparer et souhaite malgré tout, continue à dormir dans la même chambre…

La plupart des parents auraient pris cette exigence pour un caprice. Ce n'est pas le cas d'Iñaki, architecte et papa de trois enfants, de 4, 8 et 11 ans, qui a inventé un ingénieux système pour que sa tribu partage la même chambre, tout en ayant son propre espace.

Retrouvez ce petit exploit en vidéo, juste ici :

Un même espace mais conserver l'intimité des enfants

Pour cela, cet architecte de Cambo Les Bains a imaginé trois “micro chambres”, de petites cabanes en bois, refuge intime pour chacun des enfants, sans les enfermer complètement du reste de la pièce, “il n'y a pas de porte, c'était important”, précise-t-il. Toujours dans cet esprit d'ouverture, chaque cabane dispose de petites fenêtres rondes : “quand ils passent devant, les enfants peuvent voir l'intérieur des espaces de chacun. Ça les amuse beaucoup”, précise Iñaki.

Les trois cabanes ne sont pas au sol, ça ne passait pas, ajoute-t-il, la troisième cabane se trouve au dessus des deux premières.

© Iñaki Soblia

Des cabanes différentes en fonction du profil des enfants

L'objectif pour ce père de trois enfants était d'adapter l'ensemble du projet à l'âge mais aussi aux personnalités de chacun. Pour l'aîné, presque adolescent, Iñaki a conçu un espace “un peu plus isolé pour qu'il puisse s'enfermer. Il est en hauteur, il a son bureau pour travailler, il a une vue sur le ciel avec la fenêtre de toit et une hauteur plus grande”, détaille-t-il.

Le deuxième lui avait besoin de se sentir protégé par la cabane, l'architecte a donc accentué l'aspect cocon, en créant un espace plus sombre. Enfin, pour la dernière, Iñaki Noblia a mis au point un espace plus ouvert pour avoir un contact plus direct avec son père, plus proche de la porte. “Son alcôve est la plus petite, elle ne se ferme qu'à moitié alors que les autres se referment comme un escargot”, indique-t-il.

350 heures de travail et des techniques minutieuses

Pour réaliser ce triptyque boisé, l'architecte a passé environ 350 heures de travail entre début décembre et le mois de mars 2019, le soir et le week-end. Quelques amis lui ont prêté main forte lorsqu'il y avait des morceaux lourds à déplacer, mais globalement Iñaki Noblia s'est débrouillé tout seul. “Je me suis libéré des contraintes de temps, précise-t-il, l'intérêt c'était de le faire moi-même.”

Et pourtant, le travail était de taille, en particulier les plans techniques des micro chambres. “Ce sont des pièces de bois empilées les unes sur les autres, en quinconce. Comme ce sont des courbes, chaque pièce a un angle et une longueur différente”, se souvient-il. Pour cela, il dessine toutes les pièces, les côtes et prépare le bois pour qu'il ait une taille régulière.

Dans un deuxième temps, il a fallu assembler le tout puis sculpter. “J'ai mis du temps à trouver la bonne technique pour être efficace”, rappelle-t-il. Mais le plus difficile a été le travail de connexion entre les trois cabanes, reconnaît l'architecte. “Le plafond de l'une sert d'estrade au lit d'en haut. L'imbrication a été difficile, sans compter les câbles électriques à faire passer dedans en même temps.

© Iñaki Soblia

Eh oui, car la structure n'a pas été la seule tâche à effectuer pour adapter cette chambre de 20 m2 à l'installation des trois enfants d'Iñaki. “J'ai aussi rehaussé le plafond, isolé et installé un velux”, nous dit-il. Au total, l'architecte estime avoir dépensé 1500 euros. Un prix qui aurait pu être plus élevé s'il n'avait pas eu à sa disposition un stock de bois des Pyrénées.

Après tous ces efforts, on espère que les enfants ne réclameront pas une chambre chacun. Iñaki rassure : “ils sont très fiers de leur chambre. Dès qu'il y a quelqu'un qui vient à la maison, ils la lui montrent.” Et le papa d'ajouter : “ils ont besoin d'un peu de temps pour s'approprier le lieu car je les ai en garde alterné.” Ce dernier nous a ensuite expliqué que les enfants avaient commencé à dessiner sur les murs : l'appropriation est en bonne voie !