| |

BROCANTE - Le garage d'Elodie et sa famille renfermait 16 ans d'objets accumulés. Elle s'est enfin décidée à faire le tri, en vue des brocantes et vide-greniers à venir.

Bureau, landau, meubles de famille, voiture de collection, objets du quotidien qui s'entassent et grignotent peu à peu tout l'espace... Le garage d'Elodie avait perdu sa fonction première : abriter sa voiture.

Pour Élodie, 43 ans, ce printemps 2017 sonne le glas de toutes ces années d'accumulation. “J'ai décidé de me lancer dans le tri du garage et de vendre ce qui peut l'être en brocante”, confie-t-elle. De quoi permettre de retrouver un garage plus praticable.

Attendre le bon moment pour trier

Un tri qui clôt aussi un long processus, qui lui a permis de trouver les ressources nécessaires pour sortir les souvenirs des boîtes, et faire le choix, parfois difficile, de se séparer de ses objets.

Il a fallu un moment de sevrage. Et là, je suis arrivée au moment où je me suis ditje suis prête, il faut que je lâche. Ça fait un peu mal au coeur, car en triant, on a l'impression que ce sont des moments de vie que l'on jette alors que pas du tout, j'ai encore tous les souvenirs dans ma tête !

© Élodie Gillet

Elle a profité donc d'une semaine de vacances pour se lancer avec sa fille de 14 ans et son mari. Un travail fastidieux mais savamment organisé : “j'ai mis d'un côté les meubles de famille que je vais vendre sur un site d'annonce en ligne. Ensuite, d'un autre les choses qui n'étaient pas en assez bon état pour les vendre ou les donner et que nous sommes allés mettre à la déchetterie.”

Et enfin, un gros tas de carton avec tout ce qui allait partir à la brocante”, détaille Élodie qui s'est déjà inscrite à deux vide-greniers dans la région de Lille (Nord) pour liquider son stock.

Transmettre ses souvenirs

En trois jours, le défi est relevé, sur tout ce que la famille avait entreposé dans son garage, seul un tiers des objets a résisté à la tornade du tri. “Il y a des objets dont je ne suis pas encore prête à me séparer. Comme cette poupée que j'avais enfant chez ma grand-mère. Ce souvenir, je veux encore le voir.

Élodie a donc proposé à sa fille de mettre cette poupée dans sa chambre, au côté de celles qu'elle a déjà. “Mais elle n'en a pas voulu”, précise sa mère. Un choix peut-être plus raisonnable, tant la transmission des souvenirs peut s'avérer difficile pour celui qui les reçoit. Mais quoi qu'il en soit, cette poupée chère à Élodie a tout de même échappé au tri,”je l'ai glissé dans une belle boîte”, poursuit-elle, avec tendresse.

© Élodie Gillet

Trier ses objets, est donc pour Élodie, un moyen de se remémorer et de transmettre ses souvenirs.

Raconter à son ou ses enfants des moments d'enfance, ou essayer de leur faire deviner qui se cache derrière ce fringant jeune homme sur une photo en noir et blanc.

Ma fille a eu du mal à reconnaître son grand-père. J'espère qu'elle transmettra aussi ces histoires de famille que l'on se raconte de parents à enfants et qui traversent les générations”, glisse la mère de famille.

Passer du temps en famille

Mais c'est aussi et surtout car elle a passé du temps avec sa fille qu'Elodie savoure ces moments de tri avant la brocante. “Elle m'a toujours accompagné sur les brocantes. Elle m'aide à monter le stand, tient la caisse et a les yeux qui brillent lorsque l'on compte la cagnotte le soir venu.”

Vêtements, vaisselles et autres jouets pour enfants constituent la majorité des objets qu'elles vendront dans les semaines à venir. Tous dans un bon état, la famille ne souhaitant pas vendre des objets abîmés ou trop poussiéreux. Ne reste qu'une petite hésitation : les prix à fixer pour certains produits.

Aucune hésitation en revanche sur la façon dont sera dépensée la recette de ces deux jours de vente. Elle servira à financer un moment en famille comme une sortie ou quelque chose de plus conséquent si son montant était plus important.

L'idée de la brocante n'est pas vraiment de se faire de l'argent pour de l'argent. Mais passer du temps avec ceux qu'on aime. Le tout en se débarrassant des objets dont on ne veut plus”, précise Élodie. Que demander de plus ?