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ENFIN LIBRE - Pandémie, catastrophe écologique, guerre en Ukraine, crise civilisationnelle... Pour beaucoup, il est urgent de changer de vie, de métier, de maison, de consommation.

Comment faire pour changer de vie ? Pour vivre en accord avec ses valeurs écologiques et humaines, être plus libre, plus proche de la nature, plus autonome, voire arrêter de travailler avant la retraite ? C'est LA question qui taraude beaucoup de Français si l'on en croit le succès des articles que nous rédigeons sur le sujet.

Si beaucoup en rêvent, rares sont ceux à franchir le pas. Il faut dire que changer de vie peut donner le vertige, la démarche requiert un "acte de foi" capable de tromper la peur d'abandonner son confort pour se jeter dans l'inconnu. Le besoin d'argent, bien sûr, constitue un obstacle psychologique important, mais d'autres interrogations assaillent celui ou celle qui veut tout quitter : Par où commencer ? À qui demander conseil ? Où habiter ? Quel orientation professionnelle faut-il choisir ? Comment devenir autonome ?

A 18h39, nous avons eu la chance de rencontrer des personnes inspirantes qui ont changé de vie. Leur exemple prouve que tout est possible une fois qu'on a pris la décision et qu'on s'y consacre à 200%.

Ils ont tout quitté pour une vie plus écolo, plus autonome ou plus libre

1. Jennifer et sa famille vivent sur la route au jour le jour

AVANT : A 37 ans, Jennifer, Française expatriée en Australie, et son mari Nathan travaillaient beaucoup. Tous deux chefs d'entreprise, ils couraient après le temps vivaient une vie très stressante, à tel point que Nathan a fini par faire un burn out.
APRÈS : Ils ont décidé de tout quitter pour acheter une voiture, un camper (une remorque qui fait office de tente toute équipée) et voyager avec leur fils qui venait de naître. Aujourd'hui, leur vie est plus sobre, plus écolo et plus libre, faite d'aventures, de débrouille et de petits boulots qui payent les modiques frais de la famille.
COMMENT ILS ONT FAIT ? Jennifer en rêvait depuis longtemps, mais c'est le burn out de Nathan, puis la naissance de Louis qui ont tout déclenché. Une fois la décision prise, la famille a facilement réussi à s'adapter à ses nouvelles conditions de vie. Pourquoi ? Parce qu'ils sont désormais cent fois plus heureux !

© Jennifer Papin

2. Orlane a quitté Paris pour vivre sobrement dans un chalet à la campagne

AVANT : Orlane vivait à Paris, et même si elle s'était lancée dans le zéro déchet, elle regrettait de ne pas vivre plus proche de la nature mais craignait de quitter son confort, ses amis et la vie culturelle de la capitale.
APRÈS : Orlane s'est installé en Normandie, dans un chalet un peu isolé mais en même temps pas si loin de certaines commodités. Elle vit sobrement de sa passion : la création de vidéos, d'oeuvres d'art et de produits artisanaux qu'elle fabrique elle-même, comme de la broderie par exemple.
COMMENT ELLE A FAIT ? Elle a trouvé l'équilibre avec son compagnon, puisque tous les deux aiment la solitude et adorent se retrouver soit à Paris, soit dans le chalet. Sa décision a été mûrie durant plusieurs années et elle a su profiter de ses réseaux sociaux pour partager son expérience et utiliser son savoir-faire.

3. Johannes a retapé une vieille maison dans les Alpes italiennes pour vivre en solitaire

AVANT : Prêtre autrichien, Johannes a toujours vécu non loin de la nature, mais en ville. Dans son diocèse, il a servi durant 9 ans aux différents services de la prêtrise, enseignant notamment à l'université et développant des projets autour des médias.
APRÈS : Quand un jeune prêtre est arrivé pour prendre sa place, Johannes en a profité pour demander un congé sabbatique et partir vivre à la montagne. Il a trouvé une maison rustique italienne et l'a retapé pour qu'elle soit plus confortable et plus adaptée : désormais, Johannes peut faire son pain, travailler dans un vaste jardin, développer sa chaîne YouTube dans un studio aménagé et prier dans la chapelle qu'il a construit tout seul.
COMMENT IL A FAIT ? Travailleur manuel doué de ses mains, solitaire et amoureux de la nature, Johannes portait ce projet en lui depuis longtemps. C'est sans doute la foi qui lui a permis, non pas de soulever des montagnes, mais d'y habiter.

4. Andrée a réglé ses problèmes d'argent grâce au zéro déchet

AVANT : Habitante de Roubaix, Andrée bataillait pour joindre les deux bouts avec son mari Guy et leurs deux enfants. Les soucis financiers engendraient des soucis psychologiques dans un cycle infernal pour ce couple d'ouvriers qui ne roulait pas sur l'or.
APRÈS : En se mettant au zéro déchet, Andrée a réduit sa poubelle à 500 grammes de déchets non recyclables (contre 6 kg pour une personne lambda). Surtout, elle économise beaucoup d'argent ! Elle confie : "Avec le zéro déchet, j'économise en moyenne 300 euros par mois. Je place 200 euros sur nos livrets A et j'offre 100 euros à nos petites-filles".
COMMENT ELLE A FAIT ? C'est en participant à l'opération Défi Familles Zéro Déchet organisée par la mairie de Roubaix que le couple réalise tout l'intérêt de ce mode de vie. Aujourd'hui, elle n'hésite pas à partager son expérience pour montrer que vivre de manière écolo permet aussi de vivre plus sobrement sans perdre en confort.

Andrée et Guy Nieuwjar se sont lancés il y a un an dans le zéro déchet.
© Clémence Leleu

5. Après un burn out, ils se lancent dans la construction de tiny houses

AVANT : Jonathan et Stéphanie ne se connaissaient pas mais leur vie se ressemblait à 2000 km de distance : trop de travail, trop de pression, un fort sentiment de perte de sens. C'est un accident, d'abord, qui provoque l'envie de voyage de Stéphanie, qui fait halte en Bulgarie avec son mari, et finit par rencontrer Jonathan.
APRÈS : Ensemble, ils décident de monter une entreprise de construction de tiny houses fabriquées en Bulgarie, toutes équipées et vendues en France pour 50 000 euros. Le projet s'accompagne pour eux d'une prise de conscience minimaliste, un mode de vie qui leur paraît plus en accord avec la planète.
COMMENT ILS ONT FAIT ? C'est leur rencontre qui déclenche tout. Suite à son accident, Stéphanie a touché une provision qui lui permet de financer le projet de tiny houses de Jonathan. Ce dernier quitte alors son travail dans la banque pour réaliser son nouveau rêve.

© Kab'Inn

6. Ils élèvent leurs enfants à la maison et sur les routes en mode slow life

AVANT : Chloé et Nicolas vivaient déjà la slow life dans une maison à la campagne, mais ils passaient beaucoup de temps sur les réseaux sociaux et ils s'inquiétaient de la loi réduisant le champ d'application de l'instruction en famille, qu'ils pratiquent depuis plusieurs années.
APRÈS : Stop la dépendance aux algorithmes ! Chloé et Nicolas décident d'alterner des périodes de retraite d'hiver en mode slow et des périodes de vie sur les routes durant l'été, à la rencontre des modes de vie nouveaux et alternatifs.
COMMENT ILS ONT FAIT ? La pandémie et le projet de loi sur l'IEF ont joué le rôle d'accélérateur pour la famille. Des circonstances personnelles les ont également obligé à lancer leur projet plus tôt que prévu, un mal pour un bien car leur voyage s'est très bien passé !

7. Ces amoureux des animaux ont quitté Lille pour rénover un grand corps de ferme

AVANT : Alice et Alexandre vivaient depuis dix ans à Lille. Ils avaient alors envie de nature, et surtout, de pouvoir s'occuper d'animaux, de chevaux et de poules, dans une grande maison avec un beau terrain.
APRÈS : Alors qu'ils n'y connaissent rien en travaux, le couple achète un grand corps de ferme à l'abandon. Ils feront eux-mêmes l'isolation, la peinture, l'enduit, entre autres. "J'ai même fait de la plomberie alors que je n'y connaissais rien", s'amuse Alice.
COMMENT ILS ONT FAIT ? Beaucoup d'abnégation, car le chantier a duré trois ans, et une bonne dose d'entraide familiale ont permis à ce beau projet de voir le jour.