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SÉCURITÉ - Faut-il s'inquiéter systématiquement lorsqu'une fissure apparaît à l'intérieur ou à l'extérieur de la maison ? Réponse d'expert.

Depuis quelques semaines, vous observez la petite fissure qui s'est formée sur le mur de la cuisine. Elle n'a pas l'air de grandir, mais vous vous inquiétez. Alors que faire ?

Bien que les fissures dans un logement neuf ou ancien soient fréquentes, faut-il pour autant les négliger ? Comment évaluer leur dangerosité ? Nous avons interrogé Antoine Moreno, architecte DPLG.

Identifier les parties impactées par la fissure

Les fissures ne doivent pas être prises à la légère ! L'architecte nous explique qu'il est nécessaire, dans un premier temps, de "regarder si elles touchent des éléments structurels de la maison". Dalle, poutres ou poteaux, identifiez les parties de la maison qui sont directement impactées par la fissure.

L'architecte poursuit : "il faut ensuite déterminer les causes de la fissuration : qu'est ce qui fait que cette fissure apparaît ?." Pour évaluer la dangerosité d'une fissure, le tout est d'anticiper "l'impact qu'elle peut avoir sur la stabilité des éléments structurels", précise-t-il.

Différents types de fissures

"Toute fissure n'est pas forcément signe de rupture de matériaux", ajoute l'architecte. Les fissures dites "superficielles" sont présentes sur les enduits extérieurs d'une construction par exemple. Elles sont souvent occasionnées par "une modification de l'hygrométrie dans l'air ambiant", précise-t-il.

À l'inverse, si la fissure est suffisamment importante pour que vous puissiez y glisser une main, alors vous êtes face à un "phénomène de cassure."

L'important : savoir si la maison est stabilisée et consulter un professionnel

N'oubliez pas d'observer l'évolution de la fissure : "on essaie de voir si la fissure se maintient, si elle évolue ou même si elle résorbe", rappelle Antoine Moreno. L'important est de savoir si la maison est stabilisée ou non. Une maison qui n'est pas stable provoque des fissures dangereuses pour l'habitat.

Pour le savoir, l'architecte explique : "en général on pose des témoins, des amas de plâtre sur des zones ponctuelles et on vérifie si le plâtre continue de casser. Dans ce cas là, on sait que le phénomène peut s'aggraver."

Néanmoins, ne vous inventez pas spécialiste en fissures ! "Comme pour la santé, avec une fissure on ne se fait pas son propre diagnostic. La première chose à faire c'est de contacter un professionnel du bâtiment, un architecte ou un ingénieur structure", conclut M. Moreno.