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JARDIN - Pour affronter le froid, les fortes précipitations et le sol gelé, nos experts en permaculture nous ont livré leur secret pour armer votre jardin pour la saison hivernale.

Le principal défaut des novices du jardin, c'est de ne s'occuper du jardin et de son potager qu'entre le mois de mars et la fin de l'été. En hiver, l'extérieur de la maison est bien souvent laissé à l'abandon.

Grave erreur, nous ont répondu les trois experts en permaculture que nous avons interrogés ! Il est primordial de préparer comme il se doit, son potager à la saison hivernale, pour pouvoir en profiter toute l'année.

Entre la baisse des températures, le manque d'ensoleillement, les précipitations parfois abondantes : voici nos conseils de spécialistes pour faire de votre jardin un soldat du froid !

Préparer son jardin à l'hiver : pour quoi faire ?

L'arrivée de l'hiver est synonyme de froid, de pluie et d'un ensoleillement moindre. Une épreuve pour les plantes “qui ont besoin d'être dans un micro climat en permanence, avec du soleil, de la chaleur et un bon sol”, nous explique Franck David, spécialiste de la permaculture et co-fondateur du bureau d'étude SaluTerre.

La survie du potager n'est pas le seul objectif de cette préparation : anticiper ses besoins dès l'automne, “c'est assurer un hiver agréable et des récoltes l'année suivante”, précise Guillaume Thebault, passionné de jardinage, à l'origine de la chaîne Youtube Ginkgo.

D'ailleurs, les légumes que l'on peut récolter pendant l'hiver sont très nombreux, encore faut-il semer au bon moment pour profiter des radis, chou-fleur, épinards (entre autres). Pour en savoir plus sur ce que vous pouvez faire pousser en hiver grâce à la permaculture, rendez-vous sur cet article

Un sol robuste pour le garder actif tout l'hiver : les solutions de la permaculture

Pour améliorer la fertilité et fortifier le sol, l'un des principes phares de la permaculture est de planter des “engrais verts”. Pourtant ces végétaux, tels que la moutarde ou le trèfle blanc, n'ont pas vocation à être ramassés.

Ces plantes ont la capacité de fixer l'azote et d'aérer le sol grâce à leur racine”, nous rappelle Guillaume Thebault. Pour encourager la croissance des plantes, les engrais verts nourrissent le sol et le préparent à affronter un hiver rude.

Le sol est au cœur des préoccupations de nos experts. Christophe Gatineau, agronome et auteur de Éloge du ver de terre (Ed. Flammarion, 2018) conseille d'habiller le sol “d'un manteau.”

Le tout est d'éviter que les masses d'air froid ne touchent le sol et contenir l'air chaud qui vient du sol afin que ce dernier ne gèle plus. Une couche de matière organique, 10 cm de foin par exemple, est nécessaire pour “maintenir l'activité biologique du sol”, souligne Christophe Gatineau. Une activité cruciale pour que le sol soit en bonne santé.

Franck David évoque quant à lui, la technique des couches chaudes, “une technique que pratiquaient déjà les maraîchers au 19ème siècle, grâce à laquelle les Parisiens mangeaient très bien en hiver”, raconte-t-il.

Le principe est peu ragoûtant mais fort simple : il suffit de déposer une couche de fumier de 30 à 40 cm pour chauffer le compost et les graines que l'on déposera. En installant un châssis au-dessus, on va encourager le processus de chauffe et ainsi “créer un microclimat qui va gagner sur les gelées”, rappelle Franck David. Il est conseillé de pratiquer cette technique entre janvier et mars.

Anticiper le manque de soleil et les précipitations

Créer un microclimat est d'autant plus nécessaire qu'il faut anticiper de plus fortes précipitations et des températures plus basses. Pour cela, pensez à recouvrir votre potager d'un voile d'hivernage, un tissu très léger “qui, déposé sur les parterres du jardin, le protégera du froid”, indique Franck David.

L'expert invite aussi à fabriquer ses propres cloches en verre en récupérant des bouteilles de 5 litres. Les cloches agissent comme des mini-serres, “c'est ce qui fonctionne le mieux”, constate-t-il.

En ce qui concerne le manque de soleil, il est important d'observer et ruser ! “L'hiver, là où on va mettre ses cultures, il faut qu'il y ait un maximum de soleil”, insiste-t-il. Pour cela, le cofondateur de SaluTerre, conseille de faire des dessins au sol, et de marquer les ombres. Ces informations à anticiper l'année précédente, vous seront d'une utilité capitale l'année d'après !

Dernier petit truc, qui concerne selon lui les jardiniers plus aguerris. “Pour que la salade résiste mieux à l'hiver, on la conditionne à être dans un milieu hostile”, révèle-t-il. Comment faire ? Habituez-la à recevoir moins d'eau ! Bonne nouvelle, en plus d'être robustes, vos salades seront plus croquantes !

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