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MINIMALISME - Fumio Sasaki vivait dans un appartement encombré. Il a fait le vide. Désormais, il a si peu d'affaires qu'il peut déménager en 30 minutes !

4 t-shirts, autant de pantalons et de paires de chaussettes, 3 chemises, 5 paires de chaussures et 2 sacs... Voilà tout le dressing de Fumio Sasaki.

En quelques minutes, ce Japonais de 38 ans a tôt fait de citer l'intégralité des choses qui composent les 20 m2 de son appartement.

Et pour cause, il ne vit entouré que de 200 objets, “pots d'épices et assaisonnements pour la cuisine compris”, précise-t-il. Un art de l'épure, pile dans la tendance minimaliste qui vise à vivre avec le moins de choses possibles, et qu'a découvert Fumio Sasaki à la fin de l'année 2013.


© Fumio Sasaki

© Fumio Sasaki

De cette découverte et du changement radical de style de vie qui en a découlé, il en a tiré un livre, Goodbye Things. Un petit manuel dans lequel il détaille son expérience et donne quelques astuces pleines de bon sens pour ceux qui voudraient marcher dans ses pas.

Un ancien acheteur compulsif

Si la presse adore le comparer à Marie Kondo, la papesse du rangement et star, s'il en fallait une, du minimalisme, les premières pages de son livre prouvent rapidement le contraire.

Sa méthode m'a été très utile pour désengorger mon appartement. Mais, elle, a toujours aimé ranger, trier, déjà lorsqu'elle était petite fille. Moi, j'étais jusqu'à il y a peu un maximaliste, toujours avide de nouvelles possessions.

© Fumio Sasaki

Car Fumio Sasaki a été, pendant de longues années, un collectionneur hors pair, entassant ses achats dans son minuscule appartement tokyoïte, pensant “continuellement à ce qu'(il) ne possédais pas, à ce qu'il (lui) manquait”.

© Fumio Sasaki

Un tri pas toujours facile

Il lui faudra un an pour vraiment se débarrasser de la presque totalité de ses objets

Le plus dur ? Se séparer de ses livres. “J'avais construit mon identité à partir des livres que j'avais lus. M'en séparer s'était aussi laisser une part de moi partir. Mais je me suis rendu compte que l'identité qu'ils m'avaient créée était en moi. Pas physiquement dans ces livres”, détaille l'auteur.

© Fumio Sasaki

© Fumio Sasaki

Fumio Sasaki a également accompli un long travail de numérisation : photos, lettres, petits mots. Il a tout scanné afin de les enregistrer dans son ordinateur, avant de mettre les originaux à la poubelle. 

Un long travail, qui lui permet aujourd'hui de vivre dans ce nouveau cocon, complétement métamorphosé. Murs blancs et parquet reluisant, où trône un petit bureau, et un coin cuisine, tout aussi minuscule. Pas de chambre : Fumio Sasaki déploie, le soir venu, un futon pour y passer la nuit.

Gagner du temps pour vivre

Un détachement matériel qui lui offre la possibilité de déménager l'intégralité de son appartement en 30 minutes. Un chrono surprenant que l'auteur aime répéter à l'envi. 

Je passe aussi nettement moins de temps à ranger. Ce qui me laisse plus de temps pour voyager, voir mes amis, pratiquer des activités en plein air”, confie celui qui a quitté la grouillante Tokyo, pour les abords plus sereins de Kyoto.

© Fumio Sasaki

Une aventure intense, souvent compliquée, mais qui selon l'auteur a changé sa vie. “J'ai pu repenser ce qu'était le bonheur. J'ai écrit ce livre alors que j'étais un auteur méconnu, avec la conviction que je pourrai aider d'autres gens comme moi. Je suis quelqu'un de normal, qui doit faire face aux mêmes problèmes que tout le monde”, conclut Fumio Sasaki, avouant qu'il ne s'attendait pas à connaître un tel succès.

Pour preuve, le nouveau chef de file du minimalisme nippon ne parle que très peu l'anglais, étant obligé de faire traduire ses réponses aux interviews par un ami plus anglophone que lui. Apprendre l'anglais est son prochain challenge. Pour voyager davantage, chargé d'un minuscule sac à dos.