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CHIEN - Même si son pelage le protège du froid, votre chien a besoin d'un refuge chaud et confortable pour affronter les températures parfois extrêmes.

Le chien est certes doté d'un pelage chaud qui le protège, mais votre animal ne pourra pas se défendre seul contre les températures froides de l'hiver. Surtout s'il dort dehors, même dans une niche.

Héberger son chien dehors en hiver est-il dangereux pour l'animal ?

Dans certaines régions de France, il n'est pas rare d'atteindre -10°C voire -20°C au plus froid de l'hiver.

"Cela étant, le froid n'est pas qu'une question de température. Le vent et l'humidité ambiante sont des éléments naturels qui génèrent des "températures ressenties" plus basses", explique le docteur Trénel, vétérinaire et éditeur du site de conseils vétérinaires en ligne Conseils Véto. "Ainsi un 4°C humide et venteux à Rennes peut refroidir un organisme plus rapidement qu'un -5°C sec et calme à Strasbourg".

Concernant nos amis à poils, le vétérinaire le reconnaît, ils sont mieux protégés que nous : leur pelage emprisonne de l'air qui est un excellent isolant. Mais ils ressentent quand même le froid, et si le vent soulève le poil ou que celui-ci est humide, la protection devient inefficace.

De la même façon, un petit gabarit peu gras, type Yorkshire par exemple, sera moins protégé qu'un gros chien bien épais, comme le Saint-Bernard.

© fottograff - getty images

Le risque si votre chien dort dehors, voire s'il y reste toute la journée est qu'il tombe en hypothermie, lorsque la température corporelle baisse en dessous de 38°C.

Le docteur Trénel ajoute : "en deçà de 36.5°C, les conséquences sont graves et le chien peut entrer dans le coma et mourir. Donc oui c'est particulièrement dangereux de laisser son chien sans surveillance et sans protection au froid !"

Proposer un habitat confortable à son chien

Si vous n'avez pas la possibilité d'héberger votre animal dans votre logement, veillez à lui proposer un abri adapté et confortable.

"Si on prend l'exemple des fermes de nos campagnes, les chiens ont souvent tendance à se rapprocher des vaches et se caler dans la paille. Ce qui est bien le signe qu'ils ont besoin de leur confort minimal comme nous", image le vétérinaire.

 Le professionnel est formel : il vous faut idéalement trouver un espace clos, chauffé ou au moins isolé et protégé des courants d'air et de l'humidité.

© vvvita - getty images

Les points à vérifier :

  • La couche doit être isolée du sol.
  • Privilégiez les paniers avec coussins ou couvertures épaisses.
  • Des tapis de gomme couverts de couvertures sont une option également.
  • Un renfort d'isolation par le sol et le toit n'est pas un luxe. Dans ce cas, choisissez des matériaux isolants hydrofuges et solides qui ne se dégradent pas facilement. Veillez aussi à ce qu'ils soient non toxiques pour l'animal.
  • Vous pouvez noircir le toit de la niche pour concentrer les rayons du soleil.
  • Déplacez la boue ou les flaques qui se forment devant la niche.
  • Orientez la niche vers le Sud si possible durant l'hiver.
  • Installez une porte battante pour limiter l'entrée du froid à l'intérieur.
  • Si votre chien doit dormir dehors alors qu'il vit en intérieur, il faut l'habituer en automne pour qu'il se fasse au changement de température et pour que sa fourrure devienne plus épaisse.

"Idéalement, la paille est à éviter car sa dureté entraîne des pénétrations sous la peau, dans les oreilles, ou le fourreau chez le mâle. Cependant, si on a que cela, c'est préférable à rien du tout", précise le vétérinaire.

Sans surveillance, les appareils électriques sont à proscrire. Les lampes infra-rouges, les tapis chauffants sont dangereux car une électrocution est tout à fait possible. Et dans tous les cas, il ne faut pas les utiliser de façon prolongée pour éviter surchauffes et accidents.

Vous pouvez néanmoins chauffer la niche à l'aide de bouillottes ou de bouteilles d'eau chaude, mais gardez en tête que ces systèmes ne seront peut-être pas suffisants pour apporter le confort nécessaire à votre animal.

Changer le régime alimentaire de son chien en hiver

"La dépense énergétique pour un chien sortant ou vivant régulièrement dehors l'hiver est supérieure au reste de l'année", explique le docteur Trénel. En accord avec votre vétérinaire habituel, il peut être intéressant d'augmenter un peu la dose quotidienne ou de donner un aliment plus riche, en surveillant toutefois le poids de votre animal.

Veillez également à ce que votre chien ait accès à de l'eau potable. Elle peut être facilement souillée ou gelée en hiver.

Attention aux chiens sensibles

L'hypothermie est le risque direct majeur lié à l'exposition sans protection au froid mais ce n'est, en réalité, pas le seul danger.

"En effet, le froid, la glace, la neige ont des effets directs et indirects autres. Parmi les plus importants, les complications cardio-vasculaires et respiratoires sont parmi les plus notables", prévient le vétérinaire.

© Alfira Poyarkova - getty images

Si votre animal est âgé, cardiaque ou a des soucis respiratoires, sortez-le et promenez-le préférentiellement aux heures chaudes de la journée, sans trop traîner, car le froid impacte l'organisme.

"Pour se réchauffer, le chien stimule son système cardio-respiratoire qui, s'il est fragilisé, peut ne pas supporter cette demande d'effort", explique le vétérinaire.

Faites également attention à l'ingestion de sel de déneigement et l'absorption de neige qui peuvent entraîner des soucis digestifs marqués. La glace peut, quant à elle, entraîner des coupures aux coussinets. Contrôlez les pattes de votre chien régulièrement en hiver.

Avec tout ça, votre chien passera un hiver au poil !