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RÉCUP' - Une entreprise a créé le premier substitut au latex au monde. Ainsi, elle confectionne des dalles de moquette à partir de ... pare-brises automobiles.

Quel est le point commun entre une voiture et une dalle de moquette ? À priori aucun. Pourtant, il existe bel et bien. La société Interface, spécialisée dans la moquette, a créé le premier substitut au latex au monde, à partir de pare-brises de voitures.

Interface, entreprise américaine, a développé une méthode d'utilisation inédite du polyvinyle de butyral (PVB), substance que l'on trouve dans le verre des pare-brises et qui les empêche de se briser au moindre impact. Une fois nettoyé, découpé puis liquéfié, le PVB remplace la couche de latex qui est traditionnellement utilisée dans l'industrie de la moquette, et qui permet d'ancrer les fibres dans la dalle textile.

Les pare-brise avant qu'ils soient recyclés.

Les pare-brise avant qu'ils soient recyclés. © Interface

Une touche de green

Mais comment en vient-on à intégrer une matière initialement conçue pour des pare-brises dans de la moquette ? "Interface a pris le pari à la fin des années 90 de s'engager dans une logique de développement durable", indique Laure Rondeau, responsable développement durable d'Interface. "Nous travaillions avec un groupe d'étudiants d'une université anglaise. Ils ont réussi à identifier le PVB comme parfait substitut au latex."

Dès 2005, des recherches sont donc engagées par la marque et en avril 2015, les premières dalles de moquette en PVB sont mises sur le marché. Avec un tarif plus élevé de seulement 5 % par rapport aux dalles ordinaires. Un montant que la marque aimerait baisser les prochaines années afin que le coût de leurs démarches environnementales ne se répercute pas sur leurs clients.

 Le PVB issu des pare-brise.

Le PVB issu des pare-brise. © Interface

Ainsi, la marque exclut totalement les matières issues de la pétrochimie dans son processus de fabrication de ces dalles de moquette.  Cette action s'intègre à sa "Mission zéro". Avec cette ambition de n'avoir aucun impact négatif sur l'environnement en 2020.

Élimination des déchets, passage au biogaz, utilisation d'énergies renouvelables et réduction drastique de consommation d'eau : telles sont les actions engagées. "En 2020, nous serons à peu près à 95% du chemin. Mais nous commençons déjà à penser à l'après. Nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin", conclut Laure Rondeau.