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ZÉRO DÉCHET - 5 mois après avoir commencé le défi, Catherine et sa famille ont déjà bien diminué le volume de leur poubelle. Mais tout n'est pas simple pour autant.

En décembre 2020, Catherine décidait de relever, avec son mari et leurs deux enfants, un défi ambitieux : réduire de 25 % le volume de leur poubelle, et ce, en 6 mois. Ils ne sont pas partis en solitaires, ni à l'aveugle, dans cette entreprise : 259 autres familles participent au challenge lancé par la communauté de communes Pévèle Carembault, dans le Nord. 

6 mois ne sont pas encore passés, mais notre famille témoin a déjà atteint son objectif haut la main. Leur poubelle grise, celle des déchets non-recyclables, pèse environ 700 grammes par semaine, contre 1,5 kg en fin d'année dernière. Beaucoup moins que les 4,88 kg de déchets jetés chaque semaine par les Français-es, soit 254 kg par an, selon l'Agence de la transition écologique.

Comment Catherine est-elle parvenue à ce résultat avec son équipe ? Ses craintes concernant l'organisation et le budget des courses, évoquées dans un précédent article, se sont-elles réalisées ? C'est le moment d'un premier bilan !

La galère du bocal de riz qui se renverse dans le sac

Catherine, qui travaille à mi-temps service informatique de Kingfisher, la maison mère de Castorama, s'occupe des courses. Au lieu de tout acheter au supermarché en une seule fois, elle se rend à vélo au marché le vendredi et dans les petits commerces du centre-ville. Là, elle peut acheter fruits, légumes, poisson, fromages, sans emballage, en utilisant des récipients réutilisables en verre. Une épicerie vrac à ouvert près de chez elle, ce qui a grandement facilité la logistique pour toutes les denrées sèches comme les pâtes et le riz mais aussi des produits inattendus, comme les pastilles pour le lave-vaisselle et les bouillons cubes. 

"J'ai eu quelques déconvenues, comme le contenant que j'avais apporté qui s'ouvre dans mon sac juste avant le passage en caisse", confie cependant Catherine. De quoi en décourager plus d'un-e !

Heureusement, Catherine a pu dédramatiser et en rire avec les 3 autres familles de son équipe, dont cette famille niveau expert qui ne jette que 5 kg de déchets par an. "Le fait de faire partie du défi ça aide, le temps de s'habituer à la logistique du vrac, confirme-t-elle. Je ne suis pas sûre que je serais allée jusque-là si c'était pour moi toute seule."

Pour le moment, Catherine se rend toujours en grande surface de temps en temps, mais elle y passe beaucoup moins de temps : "Je remplis un quart de caddie au lieu d'un caddie entier, donc ça va très vite." Pas sûr que les courses ne prennent pas plus de temps au total sur la semaine, mais rien de flagrant pour notre témoin.

Côté budget, elle n'a pas encore pris le temps de faire un comparatif - déjà pas mal de choses à gérer, mais a priori, pas de mauvaise surprise.

La réorganisation se poursuit à la cuisine : il faut trouver les bocaux qui font la bonne taille, qui ferment bien, qui ne soient pas trop fragiles... et faire de la place sur les étagères pour les accueillir.

"C'est fou que les déchets puissent être aussi intéressants"

La famille triait déjà ses déchets avant le défi, mais a encore progressé, en traquant les infos sur les étiquettes et en faisant des recherches. "Par exemple, j'ai découvert que les papiers des cônes de glace allaient au recyclage, contrairement à ce que je pensais", raconte Catherine.

Et pour les déchets les plus difficiles à recycler, comme les Pom'Potes, dont les filles, 4 et 7 ans, ont du mal à se passer ? Catherine a trouvé un organisme qui les recycle.

Le plus difficile à éliminer finalement, ce sont toutes les choses que l'on reçoit sans forcément les avoir sollicitées, des échantillons aux cadeaux. "La rapidité d'arriver à zéro déchet va aussi dépendre de tout ça, le jour où ce sera logique de faire des cadeaux en vrac, ça va m'aider, estime Catherine. En attendant, je n'ai pas envie de refuser un cadeau parce qu'il est emballé."

Dans sa démarche, elle essaie au maximum de trouver des solutions qui conviennent à toute la famille, et qui ne soient pas des contraintes. Quitte à expérimenter certains changements de son côté, comme le dentifrice en poudre.

En tout cas, pas question de faire machine arrière. "J'ai l'impression d'acquérir des connaissances que je n'avais pas avant, et je prends un certain plaisir à devenir une pro du déchet. C'est fou que les déchets puissent être aussi intéressants", reconnaît Catherine. Bienvenue dans la famille du zéro déchet !