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AUTOCONSTRUCTION - Laure et ses parents ont aménagé une grande baignade naturelle pour 5000 euros seulement.

"C'est hyper agréable, on a l'impression de se baigner dans un ruisseau au fond d'un bois. Même simplement de rester juste à côté, c'est agréable. On entend l'écoulement de l'eau, on voit les oiseaux, les libellules, les grenouilles..." A entendre Laure parler de la baignade naturelle qu'elle a construit dans le jardin de ses parents, on n'a envie que d'une chose, piquer une tête, à son tour, dans une eau pure, sans chlore, filtrée par les plantes.

Pour réaliser ce rêve, vous pouvez bien sûr faire appel à une entreprise spécialisée. Ou, comme Laure, paysagiste et formatrice en aménagement paysager dans un centre de formation pour adultes, vous lancer dans un projet d'autoconstruction, pour un prix plus abordable - ici 5000 euros tous frais confondus, pour un bassin de 90 m². Bien sûr, cela demande beaucoup de travail. Voilà un aperçu de ce chantier, pour vous donner du cœur à l'ouvrage et vous guider.

Construire les différentes zones de la piscine naturelle

Une baignade naturelle est composée de trois zones :

  • un bassin de baignade
  • un deuxième bassin qui sert de zone de lagunage, moins profonde, et dans laquelle se trouvent les plantes qui filtrent l'eau,
  • un troisième bassin qui sert de zone de régénération, et permet d'oxygéner l'eau, grâce à une petite cascade qui se jette dans le bassin de baignade.

"La baignade doit représenter à peu près 1 / 3 de la surface totale", précise Laure. Elle a choisi avec ses parents de créer des bassins bien séparés qui communiquent entre eux.

La famille a loué une pelle mécanique pour creuser les bacs et faire le terrassement, puis construit un mur en parpaings entre le bassin de baignade et la zone de lagunage, et un autre entre le bassin de baignade et la zone de régénération.

Ils ont ensuite aménagé des marches en terre pour entrer dans le bassin de baignade.

© Laure

Puis il a fallu poser la bâche EPDM (bâche en plastique) pour étanchéifier le fonds de la piscine, avec en-dessous un feutre pour la protéger.

© Laure

Le conseil de Laure : veiller à ce qu'ils n'y ait pas de racines ni de cailloux, qui pourraient percer le feutre et la bâche.

Les abords de la piscine sont aussi aménagées avec des pierres. © Laure

Mettre en place la filtration par les plantes

La zone de lagunage reproduit un système naturel d'épuration de l'eau, grâce aux racines des plantes aquatiques et aux couches de cailloux qui tapissent le fonds (du gravier, des cailloux de différents calibres et de la pouzzolane, une roche volcanique).

Parmi les plantes aquatiques de ce bassin :

  • des papyrus,
  • des iris d'eau,
  • des thalies,
  • des massettes,
  • des roseaux,
  • des nénuphars...
Les plantes ont poussé rapidement. © Laure

Pour une filtration encore plus efficace, Laure a ajouté un filtre à sable classique, dans lequel l'eau circule grâce à une pompe. Ce filtre additionnel n'est pas actionné en permanence mais seulement en cas de besoin, si des algues commencent à se développer.

L'eau propre est récupérée au fond du bassin de filtration grâce à des drains agricoles (des tuyaux percés), alimentés par une pompe. Ces tuyaux permettent de rejeter l'eau dans la zone de régénération. L'eau passe ensuite par la cascade dans la zone de baignade.

Et voilà la piscine aujourd'hui. © Laure

Entretien de la piscine naturelle

Malgré tout cela, des algues peuvent se développer, par exemple si l'eau est trop chaude ou si l'acidité n'est pas bonne (trop basique ou trop acide). Pour ne pas tout ramasser à la main et nettoyer la zone de baignade, Laure et ses parents ont investi dans un petit robot de piscine.

Si l'eau est trop acide, il est possible de verser un peu de chaux dans le bassin. Si elle est trop basique, c'est plus compliqué, mais on peut peut ajouter des arbustes autour de la piscine, pour créer de l'ombre et éviter que l'eau ne chauffe trop.

En automne et en hiver, il faut activer le filtre à sable et la pompe qui alimente la cascade mécanique de temps en temps, et ramasser les feuilles des arbres qui tombent dans le bassin.

Pour Laure, une piscine naturelle demande plus d'entretien, mais est accessible à tout le monde, à condition de "s'adapter et de repérer les signes avant-coureurs d'un déséquilibre de l'eau".

Si vous optez quand même pour une piscine classique, voici quelques gestes pour la rendre la plus écolo possible. Bonne baignade !