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ZÉRO DÉCHET - Tout a commencé par un geste tout simple : ne plus acheter de cotons démaquillants jetables. 1 an plus tard, le résultat est impressionnant. 

Il y a un an, Mylène, son mari et leurs deux enfants sortaient encore 2 sacs poubelle noirs de 50 L et un autre sac de déchets recyclables par semaine. Une quantité assez classique pour 4 personnes. Mais beaucoup trop aux yeux de Mylène, sensibilisée à la question de l'impact environnemental à force de lire des articles sur le sujet. 

Inscrite au groupe Facebook zéro déchet Tours, elle a donné à sa famille l'impulsion pour réduire le volume de leurs poubelles. Petit à petit, geste après geste, ils se sont retrouvés pris dans une spirale vertueuse, jusqu'à ce bilan admirable :

1 sac de 50 L de déchets ménagers et 1 sac de recyclage toutes les 2 semaines, soit trois fois moins qu'auparavant.

“Il faut y aller progressivement, ne pas se dire : demain je passe au zéro déchet”, conseille aujourd'hui Mylène, 41 ans. Voici comment elle s'y est prise. 

De nouvelles habitudes de consommation 

“J'ai commencé par faire un peu de couture, pour créer des cotons démaquillants lavables. Du coup, je n'achetais plus de cotons jetables, ce qui a permis de réduire le volume de déchets dans la salle de bains.” 

Mylène s'est ensuite attaquée à un plus gros dossier : les yaourts. “Nous en sommes de grands consommateurs”, sourit-elle. Inspirée par une collègue, elle a collecté des petits pots pour bébé en verre dans son entourage et s'est lancée dans une production “en grande quantité” de yaourts. Et ce, sans même investir dans une yaourtière. Cela fonctionne très bien au four. 

La recette de Mylène pour de bons yaourts faits maison

  • Dans un saladier, verser 1 yaourt nature + 1 litre de lait entier ou demi-écrémé + 1 pot de yaourt de lait en poudre pour plus de consistance (+ éventuellement du citron ou de la vanille pour aromatiser)
  • Bien mélanger et verser dans les pots en verre
  • Mettre les pots dans un plat et y verser l'équivalent de 3 cm d'eau
  • Faire cuire au four à basse température pendant 2 h
  • Laisser refroidir puis mettre les couvercles
  • Laisser au frigo 3-4 h avant de déguster

Certes, cela demande un peu d'organisation. Mais au final, seulement 5 minutes de préparation et 3 minutes pour mettre les couvercles et ranger les yaourts dans le frigo. Expérience concluante, toute la famille en raffole ! “Personnellement, je les trouve meilleurs que ceux du commerce”, confie Mylène. 

Autre changement qui fait une grande différence dans la cuisine : une machine à eau gazeuse, qui évite d'acheter des packs de bouteilles en plastique chaque semaine. Mylène a même récupéré la machine d'occasion : “Je l'ai troquée contre des cotons démaquillants !” Son mari, un peu plus sceptique au début sur le goût de cette eau gazeuse faite maison a, là encore, été conquis. 

© Mylène

Mylène a complété la panoplie par des rouleaux d'essuie-tout réutilisables et des charlottes en tissu, pour couvrir les saladiers et ne plus utiliser de film en plastique étirable. 

Au jardin : des poules et un composteur 

Les épluchures et les restes de cuisine représentent une part importante de la poubelle des Français, 36 % pour être exact, une fois les déchets recyclables triés, selon l'Ademe, l'Agence de la Transition Écologique. Installer un composteur, pour recycler ces déchets, était donc une évidence pour Mylène.

Comptable dans une entreprise de toiture, elle a récupéré des chutes de bois issues de chantiers de rénovation pour fabriquer ce composteur. Ces chutes ont aussi servi, plus original, à construire un poulailler ! 

“L'un de nos amis est producteur d'œufs, nous avons pu lui acheter trois poules de réforme, qui devaient partir à l'abattoir, pour quelques euros”, explique-t-elle. Même si elles ne sont plus assez productives pour les standards d'une exploitation agricole, elles continuent de pondre pour la famille, et mangent aussi leurs restes. Les enfants, 10 et 13 ans, adorent ces “poules rousses adorables”, qui ne sont “pas sauvages”, et s'occupent de les nourrir. 

© Mylène

Et pour aller plus loin ? 

“Je pense qu'on peut encore mieux faire, notamment en achetant plus en vrac, estime Mylène. C'est une étape au-dessus parce qu'on a tendance à faire nos courses au supermarché, qui ne propose pas de tarer la balance si on apporte nos propres contenants. On pourrait faire des courses dans des épiceries en vrac, mais c'est plus cher et on n'en a pas forcément à côté.”

En attendant, ce témoignage est déjà la preuve que quelques nouvelles habitudes peuvent faire une grande différence. Mylène n'a pas fait le calcul des économies réalisées depuis un an, mais pour elle, l'expérience est “plus que satisfaisante”

Convaincu-e ? Commencez par lire notre article pour savoir comment débuter le zéro déchet !