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POLLUTION - Les microparticules et le dioxyde de carbone sont-ils une menace pour les potagers urbains ? Découvrez les précautions à prendre pour ne prendre aucun risque !

L'agriculture urbaine est dans toutes les bouches : un peu partout en ville, des habitants et producteurs se mettent à planter fruits et légumes dans des cours d'immeubles, sur les toits ou même dans des jardins publics. 

Pourtant le potager urbain ne fait pas toujours l'unanimité. Puisque l'air des grandes villes devient de moins en moins respirable, pourquoi est-ce que les fruits et légumes qui y sont exposées échapperaient à leurs méfaits ? Une tomate qui pousse à deux pas d'un grand axe routier est-elle dangereuse pour la santé ?

Pour en avoir le coeur net, nous sommes allés poser la question à Pascal Hardy, agronome et fondateur d'Agripolis, une société qui développe et exploite des fermes urbaines. 

Cultiver en ville n'est pas plus dangereux que l'agriculture traditionnelle 

Avant toute chose, il convient de rappeler un argument que met en avant Pascal Hardy : non, cultiver des fruits et légumes en ville n'est pas plus dangereux pour la santé qu'ailleurs (une règle qui ne s'applique pas dans certains cas exceptionnels comme après l'incendie de l'usine de Rouen). Pour cela, il s'appuie sur des études de l'école d'ingénieur AgroParisTech “qui montrent que l'impact de pollution n'est pas si important lorsqu'on le compare à des produits phytosanitaires ou aux engrais chimiques trouvés dans l'agriculture traditionnelle”, précise-t-il. 

Pour faire simple, l'agronome explique qu'il vaut mieux consommer des produits issus de l'agriculture urbaine élaborés sainement, sans pesticide donc, mais avec quelques particules fines plutôt que de consommer des fruits et légumes issus de l'agriculture traditionnelle. 

Des systèmes de culture plus ou moins sensibles à la pollution en ville

Ce qui ne veut pas dire pour autant que les fruits et légumes en ville sont dénués de toute forme de pollution, la pollution urbaine étant principalement composées de microparticules (les métaux lourds) et de gaz (en majorité du CO2). 

Les plantes n'absorbent pas les gaz par les feuilles mais par les racines. Si vous mettez des bacs en terre, les particules vont tomber sur le sol et vous retrouverez des polluants”, alerte Pascal Hardy. 

Pour éviter tout risque d'exposer les fruits et légumes cultivés en ville aux particules fines, l'agronome recommande deux grands systèmes que sont l'hydroponie et l'aéroponie. L'hydroponie parce que l'on cultive sans sol et dans l'eau, et l'aéroponie qui repose sur le même principe mais qui fonctionne entièrement dans un circuit fermé. Rien de l'extérieur n'entre en contact avec les plantes. 

Réussir son potager urbain avec de la terre : les précautions à prendre 

Malheureusement l'aéroponie et l'hydroponie ne sont pas des techniques simples à mettre en oeuvre auprès des particuliers. Alors, pour celles et ceux qui veulent cultiver un potager urbain coûte que coûte dans de la terre toute simple, il y a certaines règles à respecter !

Ophélie Damblé, passionnée d'agriculture urbaine et créatrice de la chaîne Youtube Ta Mère Nature, nous livre dans son ouvrage Guerilla Green (Ed. Steinkis, 2019), la recette pour limiter les risques de pollution : “jardiner dans des bacs avec de la terre saine, protégés de l'intérieur par des tissus géo-textiles, afin que le substrat ne soit pas en contact avec la terre qui se trouve dessous et qui risque d'être contaminée.

Pour les protéger davantage vous pouvez aussi installer une petite serre au dessus de vos bacs et ne pas oublier le paillage ! 

Rassuré-e ? Alors on s'y met ! Découvrez comment créer un potager partagé dans votre cour d'immeuble