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ECOLE A LA MAISON - Nouvelle organisation, emploi du temps aménagé, évaluations… L'école à la maison demande un temps d'adaptation aussi bien pour les enfants que pour les parents qui essayent de les aider au mieux. 

Depuis le début du confinement, les 12 millions d'élèves et leurs parents ont dû s'adapter au nouveau système "d'école à la maison", pas toujours évident pour tous. Les enseignants, qui ont été obligés de revoir leurs méthodes de travail, en passant du tableau à l'ordinateur, tentent au mieux d'accompagner les élèves dans cette épreuve. 

Chrystelle est enseignante en classe de CM1-CM2, Elodie est professeure d'allemand en collège-lycée et Rachel* (prénom modifié) est professeure de sciences économiques et sociales en seconde et terminale. Sur le pont depuis le début du confinement, elles livrent un témoignage et des conseils pour que les enfants arrivent à travailler au mieux, de chez eux.

Garder le rythme

Passer toutes ses journées à la maison peut vite donner envie de rester dans son lit en pyjama toute la journée. Pourtant, le confinement, ce n'est pas des vacances !

Alors, pour être efficaces et réactifs, un conseil de base : garder un rythme similaire à une journée "normale" d'école. Rachel est formelle sur ce point : "C'est un rythme qu'il faut s'imposer soi-même : se lever, prendre un petit-déjeuner, se doucher, s'habiller, respecter les heures de repas. Ce n'est que là qu'on arrivera à bien travailler et se motiver."

Des propos qui sont également tenus par Elodie : "De manière générale il faut continuer à avoir le même rythme avec les devoirs faits et les leçons apprises régulièrement." Pendant les vacances de Pâques, certains parents comptent d'ailleurs continuer l'école à la maison pour conserver ce rituel et ces activités.

Accompagner sans stresser 

Mais Chrystelle tient à rassurer les parents : il n'y a pas de méthode miracle et ni de recette universelle à appliquer à la maison, chaque parent fait avec les moyens dont il dispose. Tout le monde n'est pas à l'aise pour donner des explications scolaires, ni ne dispose du même temps pour encadrer dans la journée.

L'idée est bien d'accompagner dans la mesure du possible sans pour autant se surcharger en voulant devenir un professeur de substitution. C'est pourquoi les enseignants sont d'autant plus disponibles. "J'ai misé sur le côté relationnel avec les familles. Nos rapports ont d'ailleurs beaucoup évolué positivement depuis le début du confinement. Je suis là pour les accompagner au maximum avec les enfants dès qu'ils en ont besoin", raconte Chrystelle.

Les trois enseignantes ont même décidé de ne pas faire d'évaluations notées durant la période, elles fonctionnent sous forme de quizz ou exercices simples, avec l'idée qu'il ne faut pas ajouter du stress au stress.

Aménager un espace réservé au travail

Travailler depuis la maison, avec parents et enfants réunis, demande de l'organisation. Tous les enfants n'ont pas forcément de bureau personnel sur lequel travailler. Pourtant, aménager un espace de travail qui est toujours le même favorise l'efficacité.

"Il est appréciable d'avoir un coin dédié pour travailler, estime Elodie, par exemple un coin de canapé ou une place sur la table du salon qui reste la même. On suit l'idée qu'un enfant en classe a toujours la même place, cela peut l'aider à avoir des repères et à garder une routine".

Se changer les idées pour garder la motivation

Tant bien pour les parents que pour les enfants, il est essentiel de s'octroyer des pauses et de varier les activités à la maison entre les périodes de travail. Vous pouvez par exemple organiser une séance de sport dans votre salon. "J'ai proposé aux parents de mes élèves des vidéos de séances de sport disponibles gratuitement. Ces cours sont réalisables sans matériel et adaptés à la maison ou l'appartement, ils ont beaucoup appréciés", raconte ainsi Chrystelle.

Sinon, vous pouvez aussi aller chercher vos jeux de société qui traînent dans les placards, ou bien vous lancer dans une recette de cuisine ! Chrystelle, enseignante en primaire, est favorable à ces activités hors du contexte formel de l'école : "Cuisiner ou jouer je pense que c'est aussi bien voir parfois mieux que les exercices".

Apprendre en jouant, c'est même le principe fondateur de l'instruction en famille (IEF), ou unschooling en anglais, qui considère que l'enfant doit suivre ses envies, ses pulsions de savoir, et que le parent doit l'accompagner dans cette démarche. Nous avions évoqué cette démarche pédagogique dans le reportage ci-dessous, avec des parents qui n'ont pas mis leur enfant dans le système scolaire.

Développer le savoir autrement

Quelle que soit la matière travaillée, il existe, et encore plus depuis le début du confinement, des moyens "hors classe" de se cultiver et d'apprendre en s'amusant. Elodie conseille à ses élèves des sites Internet pour l'apprentissage des langues étrangères comme Duolingo ou Babbel. Elle leur suggère également de regarder leur séries en version originale sous-titrée. 

Les lycéens peuvent réviser l'histoire à travers le programme en ligne Le bac avec Versailles, qui propose des fiches pédagogiques et des analyses de célèbres tableaux. Aussi, les manuels scolaires sont désormais disponibles gratuitement sur Internet. On y trouve les manuels du groupe Hachette, de chez Delagrave, Magnard, Vuibert ainsi que ceux de chez Bordas, Nathan, Le Robert et Retz. Enfin, la chaîne France 4 propose depuis le 23 mars des programme de révisions avec un créneau différent en fonction du niveau scolaire.

Cependant, le temps d'écran est fortement revue à la hausse ces derniers temps, alors si vous le pouvez, limitez leur utilisation et proposez des alternatives : la lecture de livres ou une utilisation des manuels scolaires papiers par exemple ?

Finalement, plus que la quantité de leçons apprises, le plus important est peut-être "la solidarité née de ce confinement", que souligne Rachel. A l'image de ses élèves, qui se sont appelés les uns les autres pour partager les informations relatives aux cours et se soutenir.