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SÉCURITÉ - On croit toujours pouvoir l'éviter, pourtant la noyade fait des victimes chaque été. Adoptez les bons réflexes et suivez les conseils de cette association de prévention pour sécuriser votre piscine.

(Mis à jour le 6 juillet 2020)

Entre le 1er juin et le 9 août, 1 758 noyades ont été recensées en France, et "80 % de ces décès ont lieu en piscine privée familiale", d'après une enquête publiée par Santé Publique France. Ces noyades ont causé la mort de 373 personnes, les autres ayant pu être secourues.

Manque de vigilance, absence de dispositifs de protection... les facteurs sont multiples et l'ambiance paradisiaque de la piscine peut vite tourner au cauchemar.

Laurence Péouème, Présidente de l'association Sauve-qui-Veut et autrice de nombreux ouvrages, dont un autour du deuil et de la reconstruction, livre ses conseils pour prévenir ces risques. Une piqûre de rappel qui ne fait jamais de mal.

Un manque de vigilance de la part des adultes : un accident est vite arrivé

Avoir conscience du danger est primordial : un enfant peut se noyer très rapidement. Quelques secondes d'inattention et 20 cm d'eau suffisent à mettre en danger les enfants. Laurence Péouème insiste : "le problème provient du manque de prévention et d'information auprès des parents souvent peu conscients des risques".

"Surveillance n'est pas forcément vigilance", ajoute-t-elle. Lire un bouquin et observer ses enfants de temps en temps n'est pas compatible. Même si la tâche devient vite épuisante, il est impératif de les suivre constamment et ne pas rester vissé-e à sa serviette.

Sécuriser sa piscine avec des dispositifs spécialisés : un impératif

La majorité des accidents peut être largement évitée, par l'extrême vigilance des parents mais aussi grâce à des installations permettant de sécuriser sa piscine : barrières de protection, couverture, alarmes etc. Suivez nos conseils pour équiper votre piscine.

Même s'il existe de nombreux dispositifs, Laurence Péouème rappelle qu'ils ne peuvent pas remplacer l'implacable attention des parents. "Tout dépend de la piscine en question, mais les alarmes par exemple sont un dispositif complémentaire qui ne protège pas efficacement, ça relève du bon sens. Le vent peut la déclencher, des bruits comme un sèche-cheveux ou la radio peuvent masquer l'alarme... et puis le temps d'arriver, c'est trop long", estime-t-elle.

La couverture de piscine, quant à elle, est efficace uniquement si elle est constamment installée, or, la plupart des gens ne la ferme que le soir, ce qui "ne sert strictement à rien" selon Laurence Péouème.

Restent les barrières qui, selon la norme, doivent se fermer automatiquement. Elles peuvent fortement diminuer les risques, même s'il est possible de les escalader pour les plus grands.

"Le problème, explique Laurence Péouème, c'est que la loi est mal appliquée et que personne ne contrôle la sécurisation des piscines."

Un enfant peut être autonome mais imprévisible

Au bout de 3 minutes d'immersion dans l'eau, la possibilité pour un enfant de souffrir de séquelles cognitives permanentes augmente fortement. Jusqu'à 4 ou 5 ans environ, l'enfant n'a pas conscience du danger et ne peut pas se rendre compte des risques encourus.

Que ce soit en piscine privée, à la piscine publique ou à la mer, un enfant qui se noie ressemble souvent à un enfant qui joue dans l'eau.

Encore une fois, la vigilance est le mot d'ordre. Il est fortement déconseillé de laisser des jouets ou d'objets flotter à la surface de l'eau, ce qui pourrait attirer leur attention lorsqu'ils ne se baignent pas sous la surveillance d'un adulte.

Laurence Péouème rappelle l'importance d'apprendre le plus tôt possible à ses enfants à nager et de les habituer dès 3 ou 4 ans aux bons gestes à avoir dans l'eau, comme revenir vers le bord ou se retourner après une vague. Les enfants en bas-âge sont beaucoup plus coordonnés que ce que l'on croit.

La noyade sèche : un danger qui fait débat

La noyade sèche correspond au risque qu'un enfant meurt noyé plusieurs heures, 72h même, après avoir bu la tasse. L'eau infiltré dans les poumons entraînerait une asphyxie après la noyade. Sauf que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) encourage à ne plus employer cette expression depuis 2005, nous apprennent les Décodeurs du journal Le Monde.

Alors mythe alarmiste, la noyade sèche ? Si l'enfant qui a bu la tasse ne risque pas de mourir asphyxié dans son lit trois jours plus tard, il faut rester vigilant après une noyade. Le professeur Michelet de l'hôpital de la Timone à Marseille explique au Monde : "Il faut réagir si vous voyez que votre enfant ne revient pas dans son état normal au bout de quelques minutes." Et le médecin d'ajouter : "Si vous avez un doute sur l'état de votre enfant, montrez-le à un maître-nageur ou à un secouriste, ou appelez les secours s'il n'y en a pas."

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