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Amélie Clère - Publié le 15 novembre 2020
ENVIRONNEMENT - S'il est obligatoire, le masque jetable est très polluant. Quelle solution envisager à l'avenir pour continuer de protéger notre santé et notre planète en même temps ?
Que ce soit au travail, pour sortir dans la rue ou faire ses courses, le masque est devenu l'accessoire essentiel pour stopper la propagation de la Covid-19. La France a même pour objectif de produire “100 millions de masques sanitaires - FFP2 et chirurgicaux- en décembre” affirme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Industrie et invitée sur CNEWS en août dernier.
Mais avec ce nouvel indispensable, la question se pose : qu'allons-nous faire de tous ces masques une fois utilisés ? Sont-ils recyclables ?
Les masques jetables, qu'ils soient des FFP2 ou chirurgicaux, doivent être jetés au bout de quelques heures après leur utilisation, même si des études tendent à démontrer qu'ils peuvent être lavés plusieurs fois sans perdre en efficacité.
Le souci ? C'est qu'ils sont détruits par incinération ou enfouis. Pire encore : on les retrouve jetés par terre, polluant la nature et les océans, comme l'a dénoncé l'organisation OcenAsia dans cette vidéo :
Ils ressemblent à du coton, on pourrait croire qu'ils se dégradent vite, mais c'est loin d'être le cas. Faits à partir de polypropylène, qui s'apparente à du plastique, les masques jetables ne sont pas biodégradables dans la nature.
Ludwik Leibler, membre de l'Académie des sciences et directeur de laboratoire au CNRS-ESPCI explique dans un entretien avec leHuffingtonPost qu' "on estime généralement que le polypropylène massif met environ 500 ans à se dégrader, avec les masques comme il s'agit de couches fines, cela pourrait être légèrement plus rapide". Seulement "légèrement plus rapide"...
Pour Anne-Leïla Meistertzheim, biologiste et présidente de la société Pastic@sea, interviewée dans un article de Libération : "ils se dégradent totalement en 400 à 1 300 ans". Si le temps exact que mettent les masques à se dégrader varie en fonction des sources, un point commun ressort néanmoins : le fait qu'ils mettent plusieurs siècles à disparaître totalement.
Si des initiatives citoyennes ont vu le jour comme ces deux amis qui traversent la France pour ramasser les masques jetés par terre, des solutions à grande échelle commencent à émerger.
Des collectes se mettent en place afin d'éviter cette pollution de masques. Dans sa matinale, Europe 1 met en avant une initiative locale lancée par la ville de Tours, qui a décidé d'installer une centaine de points de collecte de masques usagés dans la métropole.
Une collecte oui, mais que deviennent les masques difficiles et chers à recycler entièrement ? Certaines entreprises se sont tout de même lancées dans le recyclage de ces protections jetables. Un exemple : l'entreprise Plaxtil, située à Châtellerault dans la Vienne. Elle leur donne une seconde vie en les transformant en multiples objets comme des équerres, des poignées de portes ou encore des visières, comme l'explique Jean-Marc Neveu dans une vidéo France 3.
Autre solution pour limiter l'impact sur l'environnement : le masque biodégradable. L'entreprise Géochanvre située en Bourgogne-Franche-Comté s'est lancée dans la fabrication de masques bio compostables en fibres de chanvre. Une bonne alternative aux masques jetables en polypropylène !
Plus écolo que les masques chirurgicaux, vous pouvez aussi fabriquer votre propre masque en tissu grâce à ce tuto.
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