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SOLIDARITÉ - Plus de trois ans après leur création, les Ch'tites maisons solidaires vont financer un village participatif.

La Ch'tite maison solidaire est une association lilloise créée en 2017 dont le principe est de loger des personnes à la rue grâce à l'argent récolté sur Airbnb par des hôtes solidaires. En période de crise sanitaire, le besoin de solutions d'hébergement pour les sans-abri est encore plus important que d'habitude, mais le fonctionnement de l'association est mis à mal car le tourisme est au point mort. 

Heureusement, l'association peut compter sur un nouveau projet pour rendre son aide aux plus démunis, plus pérenne. Un an et demi après notre reportage, nous avons décidé de prendre des nouvelles de ce projet solidaire. 

Un éco-quartier participatif à Lille avec 5 tiny houses 

Le futur gros projet de la Ch'tite maison solidaire, c'est la construction d'un éco-quartier à Lille, composé de 5 tiny houses appelé Lil' Pouss. “Un village participatif mais pas un village d'insertion”, précise Christophe Thomas. 

L'objectif est de réunir des personnes d'univers différents mais surtout de conditions sociales diverses, démunies ou non. “Tout le monde va payer un loyer mais un loyer modéré puisque c'est petit une tiny house”, détaille-t-il. Pour payer chaque mois les 350 euros de loyer, les personnes dans le besoin pourront compter sur un système de redistribution. 

Mais l'idée n'est pas de financer le loyer des personnes les plus précaires, l'objectif de l'association est de les rendre autonomes en leur finançant un emploi. Ainsi, la personne dans le besoin pourra payer son loyer avec le salaire perçu. Et pour financer ce système, l'association compte sur l'argent des Ch'tites maisons et même des revenus d'une tiny house touristique qui sera installée sur le terrain, mis à disposition par la mairie de Lille. 

Un village écolo mais dont la forme dépend du permis de construire

Mais le Covid est passé par là et l'éco-quartier a pris du retard. L'association a déposé son permis de construire le 1er février 2021, après avoir longuement étudié l'aspect urbanistique du projet mais aussi celui de l'assainissement. Le futur village a opté pour la phytoépuration, un système d'assainissement écologique qui fonctionne sans fosse septique. 

Au-delà de l'intérêt environnemental, l'enjeu est aussi économique. Si l'éco-quartier n'obtient pas d'autorisation pour la phytoépuration, il va falloir se raccorder à un système d'assainissement collectif. “Cela coûte deux fois plus cher, on devra abandonner une tiny house”, souligne le fondateur de l'association. 

Le projet doit recevoir 200 000 euros de subvention de la part du budget participatif de Lille, mais cette aide est conditionnée par la réception du permis de construire. Sachant qu'il faut attendre environ 4 mois pour le recevoir, l'association ne souhaite pas perdre davantage de temps et s'est déjà lancée dans la construction de l'éco-quartier grâce à un pré-financement citoyen. 

De jeunes étudiants vont construire les tiny du vilage © Chtite maison solidaire

Du côté de la fabrication des maisons sur roues, l'association s'est rapprochée de plusieurs écoles de la région, dont l'école de production de Valenciennes, qui forme les jeunes décrocheurs de 16 à 18 ans à un CAP. “On apporte aux jeunes un projet pour se faire les dents car dans une tiny house, on touche à tout : les portes, les fenêtres, l'isolation”, rappelle-t-il. 

En attendant le graal, le permis de construire, le fondateur de la Ch'tite maison solidaire nous explique que le système initial, celui qui permet de financer des logements avec l'argent de la location d'habitations via Airbnb, existe toujours. 

Aujourd'hui, quelqu'un qui souhaite donner les revenus de sa location temporaire, a le choix entre financer le salaire de la personne qui vivra dans la tiny ou faire un don à une association partenaire qui logera des personnes à rue. 
Si le projet vous parle, il est possible de participer à la campagne de financement participatif sur Kiss kiss Bank Bank.