| |

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE - La consommation de chauffage a été divisée par deux. La maison est désormais aussi bien isolée qu'une construction neuve basse consommation.

Quand Olivier a visité cette maison avec sa famille, elle était inhabitée et inhabitable. Aucune isolation, une pompe au fioul hors d'âge pour le chauffage, l'électricité et la plomberie pas aux normes... Et pourtant, ils s'y sont projetés tout de suite. D'autant plus qu'elle est très bien située, à proximité de Lyon.

La maison avant les travaux. © Olivier Lavaux

"C'était une page blanche", se souvient Olivier. Tout était à refaire mais ça ne les a pas arrêté, bien au contraire. Ils ont pris contact avec un espace Info-Energie, un service public gratuit d'aide à la rénovation énergétique, aujourd'hui baptisé FAIRE. L'ALEC de la métropole de Lyon (l'agence locale de l'énergie et du climat) les a accompagnés pour la réalisation des travaux et la demande de subventions.

En quelques mois, la maison insalubre a été transformée en logement confortable de 138 m². Surtout, elle consomme désormais deux fois moins d'énergie pour le chauffage.

Fiche de chantier

Ouvriers

Artisan RGE pour le gros œuvre, Olivier pour les finitions

Durée des travaux

6 mois pour les principaux travaux

Budget

157 000 € TTC dont 72 000 € de travaux de rénovation énergétique / 11 540 € d'aides financières

Consommation d'énergie

Chauffage + Eau chaude + Electricité (Ventilation, éclairage, auxiliaires)
  • Avant travaux : 200 kWh/m²/an (classe énergie D)
  • Après travaux : 96 kWh/m²/an (classe énergie C)

Une rénovation qui partait de loin

Il s'agit d'une maison Favier, typique de Lyon et de ses environs. "Elles ont toutes été construites sur le même plan dans les années 1960 pour les pieds-noirs", explique Olivier. Une cave et un garage au niveau de la rue, et toutes les pièces d'habitation à l'étage. Même si elles ont été construites rapidement et à peu de frais, elles font partie du patrimoine de la région.

Le rez-de-chaussée avait une hauteur sous plafond de 1,98 m seulement. Il a été décaissé pour atteindre 2,50 m. Désormais, les pièces d'habitation se répartissent sur deux étages.

Les murs n'étaient pas isolés. © Olivier Lavaux

Les principales transformations concernent bien le volet rénovation énergétique. La maison en béton était recouverte d'un bardage bois, sans isolation. "On nous avait prévenus que dans l'ancien, les performances que l'on pourrait obtenir seraient limitées, raconte Olivier. Les ouvertures sont au nord par exemple."

Toutes les fenêtres devaient êtres changées. © Olivier Lavaux

Mais les conseillers de l'ALEC l'ont orienté sur des solutions auxquelles il n'aurait pas pensé. Notamment, l'isolation par l'extérieur, qui évite de perdre de la surface à l'intérieur et donne un vrai coup de jeune à la maison.

La maison aujourd'hui. © Olivier Lavaux

Des performances énergétiques dignes du neuf

Voici l'ensemble des travaux d'isolation réalisés :

  • 30 cm de ouate de cellulose sous la toiture,
  • 145 mm de laine de bois et panneaux rigides isolants en fibre bois de 40 mm pour l'isolation extérieure des murs,
  •  panneaux de polyuréthane pour l'isolation des planchers,
  • remplacement des fenêtres avec du double vitrage bois et aluminium et volets roulants (triple vitrage au Sud pour éviter les surchauffes l'été)

Olivier a également bénéficié du programme d'accompagnement gratuit Dorémi. Comme nous vous l'expliquions dans un précédent article, il s'agit de faire coordonner tous les corps de métier qui interviennent sur le chantier, pour obtenir les meilleurs résultats. Cela permet de faire des économies de chauffage, jusqu'à, sur certaines rénovations, diviser la facture par 6 !

Chez Olivier, ce travail en équipe a permis d'atteindre une étanchéité à l'air optimale. La maison est si bien isolée que l'air chaud ne s'échappe pas et l'air froid ne rentre pas. La performance mesurée lors du test à la fin des travaux est aussi bonne que sur des maisons neuves labellisées BBC (bâtiment basse consommation). Un tour de force !

90 euros de chauffage et d'électricité par mois

Le chauffage au fioul a été remplacé par une chaudière gaz à condensation. Initialement, Olivier aurait préféré utiliser une ressource renouvelable. Mais l'alternative - coupler un insert au bois et un puit canadien - aurait demandé un trop gros investissement. L'effort important sur l'isolation permet de limiter la consommation de gaz au maximum, ce qui est déjà un beau geste environnemental.

Dernière installation : une VMC (ventilation mécanique contrôlée) double-flux, indispensable pour renouveler l'air intérieur, la maison étant étanche.

Résultat, la famille dépense 90 euros par mois pour le chauffage et l'électricité, soit 1080 euros par an. C'est largement en dessous de ce que dépensent en moyenne les Français pour se chauffer uniquement (1684 euros par an selon la dernière étude Effy).

Qu'en est-t-il si l'on tient compte de la surface de la maison ? La facture chauffage + électricité est de 7,82 euros par m² et par an. Alors que le chauffage au gaz coûte en moyenne 11 euros par m² et par an.

Etant donné l'investissement important pour les travaux, ce chantier était d'abord un acte militant pour Olivier, soucieux de réduire l'empreinte carbone de sa maison. Mais au final, la famille profite aussi d'un logement confortable (avec chauffage au sol !), où il fait bon vivre. Et la maison, avec son nouveau crépi et son bardage bois, a fière allure.

Les aides à la rénovation énergétique

Certaines, comme la Prime Rénov', sont attribuées en fonction des revenus du ménage. Retrouvez toutes les aides publiques et un guide complet pour en bénéficier dans cet article.

Passez à l'action