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CONSTRUCTION - Vous envisagez de rénover ou de construire votre maison ? Pourquoi ne pas vous lancer dans un chantier participatif ?

Au commencement, il y a eu un constat : “il est difficile de travailler seul”, explique Christophe. Surtout lorsqu'on entend construire, comme lui, un gîte, en plus de sa maison, tous deux en ossature bois. Le tout, sans avoir de compétences particulières en la matière.

Trois ans plus après ce constat, 60 personnes se sont relayées sur le chantier de Christophe. Résultat ? Le gîte est presque terminé, quand le chantier de la maison dans laquelle habiteront Christophe et sa famille est déjà bien avancé. Et ce, grâce au chantier participatif qu'il a initié.

Un chantier participatif dites-vous ? On vous explique. Ces chantiers, qui concernent majoritairement des constructions ou rénovations d'habitats écologiques, durant lesquels des bénévoles viennent prêter main forte. En échange, l'organisateur et propriétaire du lieu offre le gîte et du couvert.

Je me suis rendu sur des plateformes qui mettent les personnes qui veulent se lancer dans des chantiers en contact avec des bénévoles qui veulent y participer”, raconte Christophe, un ancien ingénieur qui a décidé de changer de vie et qui se décrit lui-même comme “un bricoleur du dimanche”.

Tout le monde peut se lancer

Pour ceux qui n'auraient aucune connaissance en construction ou en rénovation, il est possible de faire venir un professionnel accompagnateur. Ce dernier peut être un professionnel de n'importe quel corps de métier”, explique Cédric Daniel, co-créateur de Twiza, une plateforme de mise en relation de bénévoles et de porteurs de projets.

Cette personne va se charger d'accompagner, par le conseil, les personnes qui mettent en oeuvre elle-mêmes leur rénovation ou leur construction”, poursuit-il. 

Pour construire sa maison, Christophe s'est lancé dans un chantier participatif.

Pour construire sa maison, Christophe s'est lancé dans un chantier participatif. © Christophe Daugy

Ainsi, tout le monde peut se lancer dans un chantier participatif, même les plus novices. Il est juste important de s'entourer correctement, pour ne pas risquer de construire ou rénover son bien de façon approximative.

Un coût moins élevé que la construction classique

Côté budget, le chantier participatif vous permettra de faire plus d'économies que si vous aviez fait appel à une entreprise de construction. Mais représente peu ou prou les mêmes dépense qu'une auto-construction ou rénovation classique.

Le plus cher ce sont les matériaux, qui sont les mêmes que l'on construise seul ou à plusieurs. Le gain se fait sur les outils que certains bénévoles peuvent apporter, ce qui évite d'avoir à les louer ou à en acheter” détaille Mahery d'Hopineo.

Les bénévoles sur le chantier en train de garnir l'ossature en bois.

Les bénévoles sur le chantier en train de garnir l'ossature en bois. © Christophe Daugy

Niveau temps, les chantiers participatifs courent sur plus de mois, voire d'années, que les chantiers professionnels classiques. Pour autant, ils représentent un sacré gain de temps, pour ceux qui auraient voulu se lancer seuls dans l'aventure.

Après quelques coups de fil, histoire de prendre contact avec les bénévoles et leur donner de plus amples informations sur le chantier, les premiers travailleurs, désireux de se former aux techniques de construction écologiques arrivent sur place. 

Christophe et sa femme Dagmar investissent dans une caravane pour accueillir leurs aides de chantier, et leur laisse également de la place dans le cabanon dans lequel ils habitaient. 

Réussir son chantier participatif

Pour que tout se passe bien, il faut établir quelques règles de mise en oeuvre du chantier. Cela nous force à travailler de manière rationnelle et efficace. Expliquer des tâches à d'autres demandes un minimum de clarté”, explique Christophe. 

Des propos corroborés par Mahery, “Il faut se fixer des objectifs réalistes et garder en tête que le but est de le terminer !” Chez Christophe par exemple, les bénévoles travaillent 25 heures par semaine, répartis en deux groupes, un du matin et un autre de l'après-midi.

Près de 60 bénévoles se sont succédés sur le chantier.

Près de 60 bénévoles se sont succédés sur le chantier. © Christophe Daugy

Le tout sans négliger l'aspect humain, essentiel dans les chantiers participatifs “Je suis resté un mois sur mon dernier chantier. Nous étions entre 2 et 5 bénévoles et tout s'est bien passé. Il y avait une très bonne cohésion de groupe et nous partagions beaucoup de moments ensemble, même en dehors du temps de travail”, se remémore Guillaume, 29 ans, originaire de Haute-Normandie a démissionné de son travail et cherche à se reconvertir.

Se construire soi-même 

Apprendre sur les autres et sur soi, mais aussi acquérir de nouvelles compétences. “Il ne faut cependant pas assimiler les chantiers participatifs à des formations. Il s'agit plus d'une aide et d'un partage de savoir”, explique Cédric Daniel, co-créateur de Twiza, une plateforme de mise en relation de bénévoles et de porteurs de projets. “Les bénévoles ont l'envie d'être utiles, de donner un coup de pouce au chantier. Ils ne sont pas là pour être productifs.

La conclusion reviendra à Christophe : “Finalement, lors d'un chantier participatif, on se construit en même temps que l'on construit sa maison.”