|

PROSPECTIVE - Seriez-vous prêt à vivre dans une si petite surface pour ne payer que 100 euros par mois, en plein Paris ? C'est ce qu'imagine Van Bo Le-Mentzel avec son projet de mini-studios.

"Mon objectif, c'est que les gens puissent habiter sur les Champs Elysées pour 100 euros par mois !" Cette affirmation peut sembler provocatrice, mais Van Bo Le-Mentzel est très sérieux.

Cet architecte allemand s'inquiète de la hausse des loyers qui frappe de nombreuses grandes villes. "J'ai une femme et deux enfants, je sais qu'à Paris ou à Londres, c'est déjà impossible pour nous de vivre en centre-ville. À Berlin, c'est encore faisable, mais c'est en train de changer."

Van Bo Le-Mentzel devant la Tiny 100, à Berlin, début mai 2017.

Van Bo Le-Mentzel devant la Tiny 100, à Berlin, début mai 2017. © Lisa Hör

Pour y remédier, il imagine une solution radicale. Alors que la surface minimum pour un bien en location est de 9 m2 en France, il imagine construire de minuscules appartements de 6,4 m2, que l'on pourrait louer pour seulement 100 euros par mois.

Invivable ? Pas pour ce spécialiste des tiny houses, ces petites maisons compactes, souvent nomade, qui font de plus en plus d'adeptes aux États-Unis comme en Europe.

Un appartement pensé comme une tiny house

En toute logique, c'est donc avec une tiny house que Van Bo Le-Mentzel fait découvrir son concept d'appartement de poche au public.

Il est le fondateur de la Tiny house university, une association qui réunit architectes, designers, réfugiés et activistes. Pendant un an, elle expose différents projets dans la cour du musée Bauhaus Archiv, à Berlin.

La Tiny 100 dans la cour du Bauhaus Archiv Museum.

La Tiny 100 dans la cour du Bauhaus Archiv Museum. © Lisa Hör

Parmi ces projet, la Tiny 100. La hauteur sous plafond est de 3,60 m, ce qui laisse la place à une mezzanine avec un grand lit.

À l'intérieur de la tiny house.

À l'intérieur de la tiny house. © Lisa Hör

La chambre, mais aussi la douche, les toilettes, la cuisine : tout le nécessaire pour une personne est ainsi optimisé et compacté dans 6,4 m2.

Une porte-vitrée rend la tiny house très lumineuse.

Une porte-vitrée rend la tiny house très lumineuse. © Lisa Hör

Seule différence avec son projet d'appartement : la tiny house est ici posée sur une remorque, pour pouvoir être déplacée.

L'architecte imagine donc construire des immeubles de 4 ou 5 étages, où l'on multiplierait les studios de 6,4 m2, aménagés sur le modèle de cette tiny house, pour des personnes seules.

Plan du studio de 6,4 m2.

Plan du studio de 6,4 m2. © Van Bo Le-Mentzel.

Une nouvelle définition du confort

"Je pense que le confort ne dépend pas de la surface, répond-il lorsqu'on l'interroge sur le quotidien dans un espace aussi réduit. L'important, c'est d'abord de pouvoir habiter là où on l'a décidé. Choisir comment on vit et avec qui, c'est ça, la définition du confort."

Dans sa vision, chaque locataire pourrait, en parallèle de son mini-studio privé, profiter librement de grands espaces communs. Chaque étage de son projet d'immeuble comprendrait en effet plusieurs pièces partagées pour se détendre, manger tous ensemble, faire la cuisine ou du sport...

Plan du projet de l'immeuble, baptisé Co-Being House.

Plan du projet de l'immeuble, baptisé Co-Being House. © Van Bo Le-Mentzel.

Quant aux familles, elles pourraient louer des appartements plus grand, de 20, 40 voire 100 m2, pour des loyers bien sûr plus élevés. Tout en bénéficiant elles aussi des espaces partagés.

Alors, seriez-vous prêt à louer un micro-appartement pour pouvoir habiter en centre-ville ?