| |

ÉCOLOGIE - Flore Berlingen, présidente de l'association Zero Waste, défend un mode de vie où les déchets n'ont aucun droit de cité. Découvrez le zéro déchet.

Trop contraignant, réservé aux bobos ou au contraire solution écologique pérenne, le zéro déchet attire autant qu'il intrigue. Pour faire connaître ce mode de vie, l'association Zero Waste, lance le 30 juin 2016 le premier festival consacré au zéro déchet. Conférences et ateliers animeront le chapiteau du Cabaret sauvage à Paris pendant 3 jours.

Alors que de plus en plus de personnes franchissent le pas et limitent au maximum leur production de déchets, Flore Berlingen, présidente de l'association Zero Waste, revient sur la genèse de ce mouvement et prodigue quelques conseils pour franchir le pas.

Comment progresse le mouvement zéro déchet en France ?

On constate, depuis deux ans, un changement de comportement des citoyens vis-à-vis du zéro déchets. Certes, il y a eu le livre de Béa Johnson, vendu à plus de 100 000 exemplaires qui a lancé la tendance, mais on ne peut pas réduire l'éclosion et le développement de ce mode de vie à cette seule parution. 

Dans le même temps des blogueurs et des auteurs ont relayé le mouvement. Tout comme les médias qui se sont emparés du sujet.

D'autre part, le tandem citoyens et entreprises a également beaucoup joué. Les citoyens qui se sont convertis au zéro déchets ont créé une demande, que certaines entreprises ont voulu satisfaire. Il se crée alors un mouvement vertueux.

Certaines collectivités locales tentent de sensibiliser leurs citoyens. Si le zéro déchet est un phénomène émergent, il n'est absolument pas anecdotique.

Quels sont les gestes que les particuliers peuvent adopter ?

À mon avis le geste le plus impactant est le tri des bio déchets (ndlr: des déchets de cuisine ou du jardin) pour le compostage. Trier ses déchets est possible pour tout le monde. Certes les choses sont plus simples pour se lancer dans le compostage lorsque l'on possède un jardin, mais il existe des solutions pour les urbains comme le lombricompostage par exemple. 

C'est l'action la plus forte dans une démarche zéro déchet, car on n'a pas forcément conscience que les bio déchets finissent dans un incinérateur et deviennent, de ce fait, polluants alors qu'initialement, ils sont bons pour la planète !

Il existe un autre levier d'action important : faire ses courses sur le marché ou si cela est possible dans des magasins qui proposent la vente en vrac. Une bonne manière maîtriser sa consommation d'emballages.

Concernant la consommation plus occasionnelle comme celle des vêtements, du high-tech ou des outils, on peut changer ses réflexes. Pour cela, il faut se questionner sur le réel besoin de l'acquisition et ensuite trouver des solutions alternatives à un achat neuf : se tourner vers l'occasion ou la location. 

Cette démarche peut aussi transformer l'acte d'achat : si l'on sait que l'on va pouvoir louer son bien, on va pouvoir investir dans un matériel de meilleure qualité, plus coûteux, mais dont l'achat sera rentabilisé par l'argent de la location.

Y-a-t-il des diversités dans l'approche du Zéro déchet au niveau des territoires ?

Non, la question territoriale influe peu sur la démarche du zéro déchet. Si l'on veut se lancer dans une réduction de sa production de déchets, on le fera. Que l'on habite en ville ou à la campagne.

Dans les milieux ruraux, il sera plus simple de composter ses déchets verts et de limiter sa production d'emballage en allant directement se fournir chez les producteurs ou à la ferme. En ville, on trouvera plus facilement des magasins de ventes en vrac.

Chacun des territoires a ses propres avantages et ses limites.