À Versailles, ils créent un studio étonnant en lieu et place d'une piscine

FENÊTRES SUR JARDIN - L'espace sous la véranda familiale a été transformé en un studio avec belle hauteur sous plafond et ouverture sur le jardin.

Les anciens propriétaires voulaient une piscine, les nouveaux ont offert un studio à leur fille, alors étudiante. Le bloc de béton de 4 mètres de haut était une boîte vide et close sous la véranda familiale. "Les clients m'ont montré l'espace à travers une petite ouverture dans la cave. J'ai dû utiliser la lumière de mon smartphone pour y voir clair. Les fenêtres étaient déjà dessinées".

Il en fallait peu pour que la boîte noire trouve la lumière. Mais le véritable défi concernait l'utilisation de la hauteur, indispensable pour pallier la faible surface au sol et rendre le logement entièrement indépendant. "Un vrai plaisir", se souvient Lynn Pennec. 

L'architecte est parvenue à mettre en valeur le volume de cette petite surface. "C'était le défi principal", explique l'architecte, qui a dessiné une plateforme en métal dans la forme d'un L, pour transformer ce futur studio de 25m² en duplex moderne. Toutes les fonctions d'un logement sont bien là, sans que la sobriété ne soit perdue. "Et il fallait en plus séparer les WC de la salle d'eau, ce qui est rare dans de si petits espaces", précise l'architecte. 

Chaque partie de l'habitat (cuisine, salle de bain, toilette, bureau et chambre) semble en effet avoir été optimisée. De quoi faire de ce studio un modèle d'habitat face à la crise du logement que le futur nous réserve, entre organisation sur-mesure et occupation de la hauteur. Les espaces sont très ouverts, mais bien délimités et organisés avec une ingéniosité telle qu'on y respire. Même le coin nuit, et ses 150 cm sous plafond, ne paraissent pas exigus.

"J'ai dessiné trois niveaux" détaille l'architecte. "Ils permettent, par exemple, d'avoir 2,05 m pour la porte et dans les salles d'eau, sous la chambre, et 1m80 au niveau du bureau". Sur la plateforme en métal, on peut ainsi travailler face à la grande baie vitrée et une vue "exceptionnelle" qui change tout : "Cela n'a rien à voir avec un petit studio parisien", s'ébahit Lynn Pennec aux bons souvenirs du jardin versaillais. 

Les fenêtres occupent presque la moitié d'une façade avec deux  baies de 2x3 mètres et une, au-dessus du lit de 2x1 mètres. S'ajoutent à cela une autre fenêtre de 2x1 mètres dans l'espace couchage et un ensemble porte-vitrage de 2x2 mètres sur la façade opposée. En conséquence, le studio ne manque pas de lumière ni de chaleur, malgré une exposition plutôt orientée nord. 

Lynn Pennec a associé aux fenêtres des brise-soleil orientables, qui sont comme des stores vénitiens extérieurs, pour éviter les températures invivables en cas de trop forte chaleur, l'été. "Ils permettent de limiter la vue et le soleil tout en préservant le regard vers l'extérieur. Le problème des volets roulants traditionnels est qu'ils vous laissent complètement dans le noir et sans air quand ils sont descendus," assure Lynn Pennec. Des brise-soleil qui ont un coût plus important, mais que l'architecte a pu faire entrer dans un budget "élevé pour une telle surface".

Il a fallu "tout isoler, ajouter les ensembles de vitrages, qui étaient assez conséquents", et meubler "avec un budget d'environ 50-60 000 euros", ce qui n'était au départ qu'un bloc de béton brut. "Les clients avaient refusé un premier projet proposé par un architecte parce qu'il ne prenait pas en compte la hauteur", précise Lynn Pennec, qui s'est montrée plus lucide et ingénieuse que son prédécesseur.