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HABITAT - Dans cette banlieue de Hongkong, des habitants ambitionnent de rénover des maisons sur pilotis.

Lorsque l'on arrive dans ce petit village de pêcheurs, dans la région de HongKong, cité état à la skyline impressionnante, le temps semble s'être arrêté.

Ici, la majorité des maisons ne dépassent pas un étage et sont construites sur pilotis. De grandes jambes de bois qui surélèvent les habitations pour les protéger de l'eau.

© Arthur Lecoeur

Pour arriver à la maison de Mary et de son frère Heng, il faut serpenter à travers ses maisons aux airs d'échassiers, sur des petits ponts de bois, qui vous font traverser les bras d'eau en un clin d'oeil.

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Ici et là, les piétons croisent des vélos, tout en assistant au chassé-croisé des bateaux qui servent de mode de transport aux habitants de ce village si particulier.

En effet, entre les maisons de bois, dénommées Pang Uk, s'intercalent quelques habitations en aluminium. “Il y a eu un énorme incendie en 2000 dans le village. De nombreuses maisons ont brûlé, alors certains ont fait le choix de les reconstruire en plaque d'aluminium”, explique Mary, dont toute la famille est originaire du village. “Il y fait très chaud l'hiver et assez froid l'été. Ce n'est pas idéal pour les familles”, poursuit-elle.

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Mary est revenue à Tai'O après de longues années passées à Shanghai (Chine) puis à Tokyo (Japon), menant une carrière dans la finance. Souhaitant retrouver ces racines, elle a quitté l'exaltation urbaine pour venir se nicher dans le village de son enfance. “Mon frère, qui n'a jamais quitté Tai'O s'est lancé dans la réfection de sa maison. Je suis venue lui prêter main forte.” 

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L'aînée s'est donc reconvertie en restauratrice. Elle a transformé une annexe de la maison, où elle a installé quelques tables, pour nourrir les touristes de passage. “Nous pouvons gagner un peu d'argent ce qui permet de financer les travaux”, détaille-t-elle.

Veiller à l'entretien du bois

Mais alors comment s'organise la vie sur pilotis ? Pas vraiment différemment que dans les maisons bien ancrées dans le sol, en ce qui concerne la vie quotidienne. “Rien ne change puisque les maisons ne tanguent pas avec le changement des marées”, explique Mary.

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Ce à quoi il faut veiller, c'est à l'entretien et la protection des matériaux. L'humidité, mais aussi la salinité de l'eau abîment le bois plus rapidement. Il faut contrôler son état régulièrement et tous les ans, passer une couche de produit protecteur”, détaille son frère, Heng. 

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Mais la vie sur pilotis distille également un peu de poésie. “On vit au rythme des marées. Nous voyons la mer recouvrir les fondations de notre maison, puis repartir au loin quelques heures plus tard. On peut méditer des heures en regardant la mer”, confie Mary, accoudée au rebord de sa terrasse.

En se lançant dans la réhabilitation de sa maison, Heng a donné des idées à ses voisins. “On forme un petit groupe de bricoleurs. On espère qu'il va s'agrandir pour que Tai'O retrouve sa splendeur d'antan”, confie Heng.

© Arthur Lecoeur

De quoi peut-être relancer le repeuplement de ce village de 5 000 âmes qui avait perdu de sa superbe ces dernières années et qui était peu à peu délaissé par ses habitants.