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SOMMEIL - Un oreiller intelligent, un boîtier de relaxation, un analyseur de sommeil… nous avons testé 5 solutions pour lutter contre l'insomnie ou les troubles du sommeil. 

Selon une étude menée en 2015 par l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), 16 % des Français souffriraient d'insomnie et 26 % d'autres troubles tels que l'apnée ou la dyssomnie. Dans ces conditions, toutes les recettes sont bonnes à prendre pour mieux dormir, qu'il s'agisse de se coucher dans le costume d'Adam et Eve, de faire un exercice de relaxation préconisé par l'armée américaine, ou d'écouter une playlist de musique méditative concoctée par Moby...

Aujourd'hui, ce sont les objets connectés qui vous promettent une santé de fer et un sommeil apaisé. Faut-il leur faire confiance et accepter de coucher avec eux le premier soir ? La rédaction de 18h39 a testé des solutions connectées et d'autres plutôt low tech... Verdict.

Morphée : méditer pour trouver les clés du sommeil

Fiche pratique

Ce qu'il fait : proposer des séances de méditation pour s'endormir
Ce qu'il ne fait pas : remplacer la clé de chez vous que vous avez oubliée sur la commode
Ce qu'il réclame : une batterie chargée
Ce qu'il coûte : 79 euros
Testé par : Matthieu, 27 ans

Quand j'essaie de m'endormir à une heure raisonnable, j'ai tendance à redouter l'insomnie, anticipant le fait que je vais avoir du mal à m'endormir. Alors avant d'éteindre la lumière, j'ai testé plusieurs rituels : lire un livre très ennuyeux, boire de la tisane “douce nuit”, écouter de l'ASMR… Le petit boîtier Morphée, lui, propose “des séances de méditation et de sophrologie” pour trouver le sommeil rapidement. L'idée est de s'endormir détendu-e, pour ne plus se réveiller complètement stressé durant la nuit.

À l'aide de plusieurs clés, on peut choisir différents types de programmes de relaxation : respiration guidée, balayage corporel (qui consiste à déplacer son attention sur différentes parties du corps), mouvement (contracter puis relâcher certains muscles), sons de la nature… Allongé-e sur votre matelas, les yeux fermés, la voix (masculine ou féminine) vous guide vers les bras de Morphée.

Le résultat est concluant ! Les exercices font sombrer l'auditeur-rice dans une espèce de demi-sommeil, créant ainsi un terrain propice vers un endormissement paisible. Le programme “ronronnement de chat” en fond sonore pendant 20 minutes est aussi parfait pour ceux et celles qui aiment les chats mais sont allergiques.

Certes, le prix est assez élevé, mais le fonctionnement de Morphée ne nécessite ni écran ni ondes, ce qui n'est pas négligeable. 

Sleep : Un capteur qui mesure vos performances au lit

© Sleep de Withings

Fiche pratique

Ce qu'il fait : de la data sur votre sommeil
Ce qu'il ne fait pas : vous expliquer pourquoi vous avez rêvé de la guichetière de la Poste
Ce qu'il réclame : une prise électrique et une appli smartphone
Ce qu'il coûte : 99,95 euros
Testé par : Emmanuel, 39 ans

Jusqu'ici tout allait bien : j'étais souvent crevé mais je croyais qu'il fallait juste que je me couche plus tôt. Puis Sleep est entré dans ma vie et tout a changé. Ce petit capteur en forme de serviette hygiénique se glisse sous votre matelas et analyse votre sommeil si vous le connectez à une appli dédiée sur votre téléphone. Ronflements, pulsations cardiaques, temps pour s'endormir ou se lever… il sait tout.

Surtout, Sleep parvient à enregistrer les phases de votre sommeil au cours de la nuit : léger, paradoxal (le fameux “R.E.M” pour rapid-eye movement qui a donné son nom au groupe qui chante "Everybody Hurts") et profond. Avec toutes ces données, l'appli calcule un “score de sommeil”, une note sur 100 qui vous indique la qualité de votre dodo. Dans mon cas, mes deux premières nuits furent superbes, 95 et 91, un sommeil de pro avec un rythme cardiaque digne d'un ours en hibernation. C'était le week-end.

Lundi matin, mon score tombait à un lamentable 43, avant de remonter à 75 puis de chuter à 44, pour cause de bébé malade qui se réveille en pleurant. La bonne nouvelle, c'est que mon sommeil s'est révélé plus profond cette nuit-là, parce que j'avais fait du sport, et c'est durant cette phase que s'opère la récupération physique. Il faut reconnaître qu'on se prend vite au petit jeu des comparaisons d'une nuit à l'autre, à l'aspect ludique de l'appli et de toutes les datas qu'elle compulse pour nous.

Un regret tout de même, les programmes proposés pour améliorer son sommeil reposent tous sur l'achat d'autres objets connectés, comme une balance pour “tonifier son corps” ou une montre pour les “rituels de sommeil”. Un petit côté pousse à la consommation pas très agréable. Au final, Sleep a le mérite de schématiser notre sommeil, ce qui nous aide à mieux le comprendre. Le revers de la médaille, c'est que les plus compétitifs d'entre nous iront désormais se coucher comme des Cristiano Ronaldo de la chambre à coucher, avec la pression redoutable du score. 

Lys : le petit capteur qui mesure votre dose de lumière

© Lys Technologies LTD

À retenir

Ce qu'il fait : mesurer la quantité de la lumière reçue dans la journée
Ce qu'il ne fait pas : vous rendre élégant à un dîner en ville
Ce qu'il réclame : une prise électrique et un smartphone avec Bluetooth et Internet
Ce qu'il coûte : 99,95 euros
Testé par : Marie, 25 ans

Dans la journée, au travail, nous sommes soumis à une lumière monochrome et de même intensité qui ne convient pas forcément à tout le monde. Le capteur Lys, un badge rond de la taille d'un gros bouton, mesure la quantité de lumière reçue tout au long de la journée. Si cette lumière n'est pas suffisante, cela peut nuire à la qualité de sommeil.

Pour commencer, il faut connecter le capteur par Bluetooth à une appli, puis le placer sur le col de sa chemise par exemple. Il envoie ensuite des notifications sur votre portable pour indiquer si la lumière n'est pas suffisante ou trop forte. C'est alors à vous d'adapter votre comportement, en suivant les conseils que donnent les créateurs de Lys dans cet article. Ils insistent : leur objectif est de mesurer l'un des facteurs qui influence la qualité du sommeil (la lumière), plutôt que de mesurer comment on a dormi, pour agir en amont. 

Bilan de mes journées de tests : je n'ai vraiment pas assez de lumière en journée, et trop le soir. Il faudrait alors que je rentre à pied, pour ne pas recevoir la lumière aveuglante du métro, et que je change mon bureau de place pour avoir plus de luminosité extérieure.

Les fabricants incitent à porter le dispositif environ un mois pour tester son environnement et modifier ses habitudes quotidiennes. L'idée est séduisante, mais hélas, le capteur n'est pas très pratique. Il s'accroche seulement avec une pince, et peut se retourner si le vêtement est trop souple par exemple. Sa discrétion est un atout mais on peut aussi avoir tendance à l'oublier… Résultat, il m'est arrivé de le perdre, plusieurs fois.

Dodow : pour réapprendre à respirer

© Dodow LIVLAB 2015

Fiche pratique

Ce qu'il fait : vous aider à vous concentrer sur votre respiration et à vider votre esprit
Ce qu'il ne fait pas : vous aider dans le métrow ou au boulow
Ce qu'il réclame : des piles et un peu d'entraînement
Ce qu'il coûte : 49 euros
Testé par : Lisa, 29 ans, et Fabienne, 52 ans

Le petit boîtier Dodow, posé sur la table de nuit, projette un faisceau de lumière bleue au plafond, comme nous vous expliquions dans cet article. L'idée est de caler sa respiration sur cette pulsation lumineuse, pour ralentir sa fréquence cardiaque, se détendre et arrêter de ruminer ses pensées. Une bonne alternative à mon rituel habituel : regarder des vidéos sur mon téléphone jusqu'à épuisement, en général vers une heure du matin.

Les premiers soirs, cela a très bien fonctionné. Très motivée, je me suis concentrée sur la lumière pendant 8 bonnes minutes, avant de me tourner sur le côté et d'attendre de m'endormir, détendue. Sauf que, dans la durée, cela demande de la discipline… L'appel du portable a été plus fort (ma digital detox a été un échec) et j'ai fini par offrir Dodow à ma mère, insomniaque depuis toujours.

Dodow lui a été très utile pour ne pas allumer la télévision quand elle se réveillait la nuit, et retrouver quelques heures de sommeil. Prochaine étape : utiliser le boîtier pour avancer l'heure de son coucher. Et peut-être même s'endormir sans la télé ! C'est la première fois qu'elle évoque cette idée depuis que je la connais, et rien que pour ça, c'est un succès.

L'oreiller connecté IX21 : pour surveiller sa nuit

© Oreiller IX21

Fiche pratique

Ce qu'il fait : enregistrer des données sur votre sommeil et vous donner des conseils
Ce qu'il ne fait pas : vous masser le crâne comme chez le coiffeur
Ce qu'il réclame : une prise électrique et un smartphone avec Bluetooth et internet
Ce qu'il coûte : entre 100 et 150 euros
Testé par : Marie, 25 ans

Pour ceux qui s'inquiéteraient, le fabricant assure que les ondes produites ne sont pas dangereuses et qu'elles s'arrêtent quand vous avez la tête dessus. L'oreiller en lui-même est bien rembourré et confortable ! Quand on s'installe chaque soir, il faut lancer l'application et indiquer si on a pris un gros repas, si on a fait du sport ou si on a bu de l'alcool et du café. On renseigne également la température de sa chambre ou encore s'il y a de la lumière durant la nuit ou non.

Le lendemain matin, évidemment, le premier réflexe est de regarder ce qu'il s'est passé pendant la nuit. Sur l'appli, ludique et intuitive, un graphique présente les moments de sommeil profond ou léger, mais aussi le temps passé éveillé. Sur plusieurs jours, il indique que je me suis réveillée à certains moments, alors que je ne m'en suis pas rendu compte.

On découvre aussi son profil de sommeil. D'après IX21, j'ai “sans doute tendance à somnoler dans la journée, avec une envie de faire la sieste”. Pas faux, si j'en crois le coup de barre qui me frappe avant de rédiger cet article. L'appli donne aussi des pistes pour améliorer son sommeil, elle me recommande par exemple de régler le chauffage de ma chambre à 18°C. En effet, la nuit suivante est meilleure, comme quoi, il faut toujours écouter les confidences faites sur l'oreiller. 

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