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PARTAGE - Covoiturage, troc de services, achat groupé... cette plateforme permet d'échanger à l'échelle de son quartier.

Mise à jour du 29 janvier 2017 : Mon P'ti Voisinage change de nom et devient Smiile pour se développer dans d'autres pays, comme l'explique cet article de l'Usine Digitale.

Le monde de demain sera collaboratif, David Rouxel en est convaincu. Covoiturage, troc, prêt... cet entrepreneur profite déjà depuis plusieurs années de l'économie du partage au quotidien.

Son constat : chaque type d'échange a souvent lieu sur une plateforme internet différente. Il lance donc en mars 2014, avec deux cofondateurs, un site pour regrouper tous les services possibles : Mon P'ti Voisinage.

Comme son nom l'indique, l'idée est d'échanger d'abord à l'échelle de son quartier, ce qui permet de recréer du lien social mais aussi d'encourager l'économie locale, puisque les petits commerçants peuvent s'y inscrire.

L'équipe du site s'est inspirée du géant américain du partage entre voisins, Next Door. “Ce site est très focalisé sur la sécurité, précise David Rouxel. Notre voulons plutôt animer le voisinage dans un esprit de partage, avec l'idée que mutualiser est à la fois bon pour le porte-monnaie et pour la planète.”

Néanmoins, Mon P'ti Voisinage permet d'envoyer des alertes en temps réel : on peut prévenir ses voisins d'un vol ou d'un accident, via un sms ou un mail, avec push sur smartphone.

Tour d'horizon avec David Rouxel des autres possibilités offertes par la plateforme, dont profitent aujourd'hui 40 000 utilisateurs.

L'équipe de Mon P'ti Voisinage, David Rouxel au fond, au milieu.

L'équipe de Mon P'ti Voisinage, David Rouxel au fond, au milieu. © Mon P'ti Voisinage

Quels sont les services que proposez ?

Aujourd'hui, on a une quinzaine de fonctions développées, comme le troc, l'échange de services, ou l'achat groupé à l'échelle d'un quartier. Cet hiver, beaucoup de voisins ont organisé l'achat de granulés de bois ou de fioul à plusieurs auprès d'un fournisseur, et ils ont pu bénéficier d'une économie jusqu'à 20 ou 30%.

Mais on ne peut pas développer tous les services nous-même, alors nous intégrons de plus en plus de partenaires, comme Koolicar, Deways, Drivy pour l'autopartage.

On peut aussi voir sur Mon P'ti Voisinage tous les espaces de stockage proposés dans son quartier par les plateformes Ouistock et Je Stocke.

Comment ça se passe si on est le premier de son voisinage à s'inscrire ?

Il y a encore des villes (de moins en moins) qui sont peu couvertes. À ce moment-là, Mon P'ti Voisinage propose de dessiner les contours votre quartier : avec qui vous dialoguez au quotidien, quels sont vos commerces de proximité...

Ensuite vous invitez vos voisins, les associations autour de chez vous, peut-être même votre mairie à rejoindre le mouvement.

Vous pouvez aussi devenir “super voisin” et recevoir un kit avec du matériel, des flyers, des autocollants, des affiches... pour faire connaître votre réseau.

Comment être sûr que son voisin sur la plateforme est bien son voisin dans la vie ?

On a plusieurs recettes. D'abord, la carte postale que l'on vous envoie chez vous pour vérifier votre adresse, avec un code secret, à rentrer sur le site. Vous pouvez aussi être coopté par deux voisins, ou télécharger un document administratif avec son adresse, comme une facture.

On ne peut échanger qu'avec les gens de son quartier ?

Au tout début, on avait limité au quartier, et finalement on a ouvert la plateforme à une échelle beaucoup plus large. On peut proposer par exemple un covoiturage à l'échelle d'une ville.

Et tout ça est gratuit ?

Oui, et l'inscription au site le restera. On essaie de faire la promotion de l'entraide bénévole. Je donne un coup de main parce que j'en ai envie, il n'y a pas d'attente en retour, donc pas de monnaie virtuelle.

Mais on a de plus en plus de demande de services contre rémunération. Aujourd'hui, les gens s'arrangent de la main à la main, il n'y a pas de paiement en ligne, mais c'est quelque chose que l'on envisage.

Pour les quelques services payants déjà existants, comme le covoiturage, le paiement se fait pour le moment sur les plateformes partenaires, mais on réfléchit à un système plus simple.