| |

ÉNERGIE - Cette ville du Sud de la France cartographie le potentiel solaire de tous ses toits pour connaître la rentabilité réelle des futurs panneaux photovoltaïques.

Combien cela rapporte d'installer des panneaux solaires sur sa maison et de revendre l'énergie produite à EDF ? Est-ce un investissement rentable ? Cela dépend de l'ensoleillement de la région dans laquelle on habite, mais aussi de l'orientation et de la surface de son toit.

Pour aider les habitants à y voir plus clair, la ville de Carmaux, dans le Tarn, va mettre en place un cadastre solaire : une carte consultable gratuitement sur internet, pour vérifier le potentiel de chacun des 5000 toits de la commune.

"L'objectif est d'inciter le plus de personnes possible à s'engager dans la transition énergétique", explique Jean-Marc Senges, directeur des services techniques de la ville.

Capture d'écran du futur cadastre solaire de Carmaux.

Capture d'écran du futur cadastre solaire de Carmaux. © Mairie de Carmaux

Des panneaux solaires pour remplacer le charbon

Dans cette ancienne ville minière, l'exploitation du charbon s'est arrêtée définitivement en 1997. Depuis quelques années, la municipalité fait le pari de l'énergie renouvelable, avec 80% des toits des bâtiments publics équipés de panneaux solaires.

"L'ensemble du programme est rentable, on dégage un bénéfice", assure Jean-Marc Senges. D'où la volonté de convaincre maintenant les 17 000 habitants de l'intérêt d'installer des panneaux solaires et de revendre son électricité à EDF ou un autre distributeur d'électricité.

Une carte qui se veut pédagogique

Carmaux s'inscrit dans la continuité d'autres villes qui ont cartographié leurs toits, recensées par l'association Hespul, spécialisée dans le développement des énergies renouvelables, notamment le cadastre solaire de Paris.

Jean-Marc Senges insiste sur la précision et la dimensions pédagogique du projet en cours dans sa ville.

Sur le cadastre solaire, les habitants pourront lire la surface et l'orientation de chaque toit, la puissance potentielle qui pourrait être atteinte par des panneaux solaires, et la quantité d'énergie qui pourrait être produite.

Surtout, celle-ci sera illustrée par des exemples : tant d'énergie produite équivaut à la consommation d'un chauffe-eau pendant un an, ou celle d'une maison de tant de m2.

Une coopérative solaire pour s'engager encore plus

La mairie souhaite également créer une coopérative photovoltaïque. Les habitants qui en seraient membres participeraient au financement de projets solaires sur le territoire de la commune.

Par exemple, ceux dont les toits ne sont pas bien exposés au soleil, pourraient investir dans des panneaux photovoltaïques sur d'autres maisons. La réflexion est en cours.

Cela nous rappelle ce projet innovant à New-York qui permet à des particuliers d'acheter l'électricité produite par les panneaux solaires de leurs voisins.

Les mesures, réalisées sur chaque habitation par le bureau d'étude Biocénose, sont en cours et doivent se terminer en 2018. Mais, courant 2017, la carte devrait déjà être mise en ligne avec une partie des toits.