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CONSEILS - aménagement de la chambre, gestion de l'espace et des objets, autant de petits détails qui ont toute leur importance.

Une séparation, un divorce riment bien souvent avec un système de garde alternée chaque semaine, ou, lorsque ce mode de garde est impossible pour des raisons géographiques par exemple, des visites un week-end par mois et une partie des vacances scolaires.

Comment faire pour que les enfants vivent le mieux possible cette alternance de maisons ? Voici donc des conseils de spécialistes, dont les conseils sont applicables aux enfants, jusqu'à leur majorité.

Après ils peuvent faire leur propre choix et aller dormir ailleurs s'ils le veulent. Il ne faut pas se dire que comme un enfant est plus grand cela n'a pas d'importance. On a besoin de se sentir considéré à 4 ans comme à 15”, souligne Gérard Poussin, psychologue et professeur émérite de l'université Pierre Mendès-France de Grenoble

Géraldine Blé, de l'agence Bepop et Lula, est architecte d'intérieur et décoratrice, et a fondé “Ma chambre chez papa”, un service qui aide les pères à mettre en place un espace pour leur enfant.

Non pas qu'ils ne savent pas faire, mais lorsque les questions d'aménagement étaient gérées par leur compagne précédemment, ça peut être difficile pour eux de se lancer devant une pièce vide”, précise-t-elle.

Éviter toute pression inutile

Une pression que peuvent effectivement se mettre les parents. À l'image de Guillaume, qui s'est séparé de sa femme, il y a trois ans. “Avant que Pauline ne commence la garde alternée, je me suis mis beaucoup de pression parce que je voulais prouver à ma fille que j'étais capable de bien m'occuper d'elle. Comme si la beauté de la chambre était proportionnelle à mon amour pour elle. Mais elle comme moi avons vite compris que l'essentiel ne se trouve pas là. Alors oui sa chambre est jolie, mais vivante. Ce n'est pas une copié collé d'un magazine de décoration.

Gérard Poussin se veut rassurant vis-à-vis des parents qui déménagent dans une surface plus petite suite à la séparation. “Il peut être parfois compliqué dans un premier temps de meubler la chambre de l'enfant aussi bien que la précédente. Ce qui est important est la qualité du lien et du partage, plus que la taille de la pièce ou le manque de choses.

Avoir des objets de son ancienne maison

Pour Géraldine Blé, il est important d'avoir dans la nouvelle chambre des objets qui proviennent de l'ancienne. “De cette manière, l'enfant a quelques repères dans un environnement neuf. On peut y placer des meubles similaires, mais ce n'est pas une obligation. Le plus important est que l'enfant n'ait pas l'impression d'arriver dans un environnement totalement inconnu”, explique-t-elle.

Côté décoration, il est important de laisser l'enfant exprimer ses choix. “On peut lui demander son avis concernant les couleurs qu'il voudrait avoir au mur. Le laisser accrocher des posters s'il le souhaite. L'enfant doit pouvoir personnaliser sa chambre pour la considérer comme un espace à lui”, indique Gérard Poussin.

Une pièce à deux fonctions

Certains parents ne peuvent pas dédier une pièce de leur nouveau logement à leur enfant par manque de place. Parfois, la même pièce sert de bureau et de chambre pendant les visites. Le psychologue conseille alors de veiller à ne pas déplacer les objets des enfants, et ne pas leur grignoter trop d'espace. “Et bien évidemment, leur laisser leur intimité lorsqu'ils sont présents”, indique Gérard Poussin.

Lorsque les parents ne peuvent tout simplement pas avoir de pièce supplémentaire, le psychologue conseille au parent de laisser leur chambre à leur enfant le temps de sa venue.

Il vaut mieux que le parent aille dormir dans le canapé-lit plutôt que l'enfant. Ce dernier aura davantage l'impression d'être accueilli. Car symboliquement, lorsque l'on dort sur un canapé-lit, on n'est pas vraiment “chez nous”, indique Gérard.

Des propos corroborés par Julie, qui, adolescente dormais sur le canapé-lit de son père. “Le fait de ne pas avoir d'espace qui me soit réservé me donnait l'impression de ne pas avoir d'importance dans sa vie et d'être comme en transit chez lui.

Dans cette situation, Géraldine Blé conseille aux parents de délimiter tout de même un espace à leur enfant, où ils pourront trouver leurs jouets ou leurs affaires pour les plus grands.

Définir un espace dans le salon pour les enfants qui n'auraient pas leurs propres chambres.

Définir un espace dans le salon pour les enfants qui n'auraient pas leurs propres chambres. © Castorama

Et pourquoi pas marquer la délimitation de l'espace grâce à une peinture différente au mur. “On peut peindre un angle de la pièce d'une autre couleur ou y coller des stickers. Y mettre un petit tipi. De quoi laisser à l'enfant un espace où il peut recréer son monde”, détaille l'architecte d'intérieur.

Des espaces modulables

Le cabinet d'architecture néerlandais STAR a également réfléchi à cette problématique et a imaginé un séjour modulable.

La société et les ménages ont évolué, alors que les logements sont restés standardisés. Ce séjour permet d'adapter le logement à une occupation temporaire en séparant la pièce en deux espaces grâce à une cloison mobile ou une cloison-accordéon”, explique Beatriz.

© S T A R strategies + architecture

On anticipe également cette situation en ajoutant une fenêtre supplémentaire dans le séjour, lorsque l'on construit l'appartement, afin qu'une fois la cloison montée, il y ait de la lumière dans les deux pièces”, poursuit-elle.

Une solution plus subtile que cette maison qui peut se séparer en deux en cas de divorce.