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SOLIDARITÉ - Plus de 2000 vidéos sont disponibles en open source pour transmettre des savoir-faire en vue d'un monde plus solidaire, incarnant la sobriété heureuse.

Restaurer un meuble ou installer un panneau photovoltaïque, s'initier au yoga ou aux gestes de premiers secours, créer une pile de compost ou encore construire un meuble en palette... Toutes ces choses hétéroclites peuvent s'apprendre depuis la plateforme de Sikana.

Cette ONG, s'est lancée dans un travail encyclopédique digne de Diderot et D'Alembert, sauf que cette fois, ce sont les savoir-faire et les "savoir-être" qui y sont recensés et transmis sous la forme de tutoriels vidéos. Plus de 2 000 sont déjà en ligne, doublés dans plusieurs langues.

Lutter contre la pauvreté par des tutoriels pour tout savoir

Une école de la vie version tuto, en somme. "Nous voulons combler le fossé éducatif", explique le fondateur Grégory Flipo. Et "outiller" tous les citoyens du monde, dans une logique d'empowerment et d'autonomie.

Constatant le désengagement de l'État d'une part et robotisation du travail d'autre part, il en déduit une augmentation du chômage et de la pauvreté. D'où l'ambition de Sikana : "la seule solution contre la pauvreté est d'outiller les individus en savoir faire et en savoir être."

En 2009, Grégory Flipo part faire le tour du monde pour étudier une cinquantaine de projets qui répondent aux besoins des populations les plus pauvres et mériteraient d'être dupliqués. Selon la Banque Mondiale, plus de 700 000 personnes vivent avec moins de 1,9 dollar par jour dans le monde. Sikana naît trois ans plus tard.

Grégory Flipo

© Grégory Flipo Sikana

Apprendre la sobriété heureuse

Il cherche des solutions qui ne reproduisent pas le bonheur à l'occidental, car, comme il aime à le répéter, ce bonheur basé sur la consommation a un coût : il faudrait 2 voire 4 planètes pour satisfaire tout le monde.

Et prône donc le modèle de la sobriété heureuse, telle que la définit Pierre Rhabi. Là-bas, comme ici en France. Pour cela, il utilise donc la vidéo, car les écrans sont omniprésents et peuvent être "un outil d'instruction massif".

Par exemple, pour soutenir la sensibilisation à la biodiversité, Sikana réalise des vidéos avec la Ligue pour les oiseaux (LPO). Ces vidéos deviennent un outil de travail pour l'association qui s'en sert de support pédagogique lors de ses intervention dans les écoles.

Ainsi, chacune des vidéos est d'abord utile à l'association partenaire, puis à tout le monde car elles sont accessibles par tou-tes en open source. Puis seront traduites par la communauté de volontaires bénévoles présents à travers le monde.

Une communauté de citoyen-nes engagé-es

Tous les projets de Sikana fonctionnent ainsi, une association aux compétences reconnues, une utilité locale, un partage universel. L'ONG finance cette production pléthorique (100 vidéos par mois) avec des entreprises mécènes comme Décathlon ou Kingfisher, groupe auquel appartient Castorama.

Rassemblant 200 experts et près de 2000 volontaires en ligne, l'association a fédéré autour d'elle une communauté de citoyen-nes engagé-es.

Avec déjà 42 millions de cours visionnés, Sikana n'en est pourtant qu'aux prémices de son ?uvre encyclopédique. À terme, l'ONG souhaite être encore plus collaborative. Chacun-e pourra proposer une idée ou une initiative locale pour en faire un programme pédagogique. Créant un réseau d'entraide universel pour passer à l'action.

Chaque semaine 18h39 se fera le relais d'un tutoriel de Sikana.